Le pragmatisme sera la clé du succès de la première visite d'Etat d’Emmanuel Macron en Chine

Par : Sofia |  Mots clés : pragmatisme,succès,Emmanuel Macron,en Chine
French.china.org.cn | Mis à jour le 08-01-2018

Interrogé sur le fossé entre la gauche et la droite lors de l'élection présidentielle française de l'an dernier, le candidat d'alors Emmanuel Macron avait déclaré : « Peu importe qu’un chat soit noir ou blanc, pourvu qu'il attrape des souris » - une célèbre maxime du défunt dirigeant chinois Deng Xiaoping.

 

De sa réponse, on peut mesurer la familiarité de M. Macron avec la philosophie chinoise ainsi que son pragmatisme profondément enraciné, ce qui lui a permis de répondre à cette question d’une manière comblant les différences idéologiques et culturelles.

 

C’est avec un pragmatisme similaire qu’Emmanuel Macron a débuté sa première visite d'Etat en Chine dimanche, 20 jours avant le 54e anniversaire de l'établissement des relations diplomatiques entre la Chine et la France. Cette visite devrait tracer la voie du développement des relations bilatérales et lui donner un nouvel élan.

 

Le voyage, très attendu, offre aux deux parties une occasion en or de mieux coordonner leurs positions sur les grands problèmes mondiaux. Alors que le tapis rouge sera déployé et que 21 coups de canon seront tirés, avec même la Cité Interdite ouvrant ses portes à M. Macron, le voyage devrait porter les relations sino-françaises et l'amitié personnelle du président français avec les dirigeants chinois vers de nouveaux sommets.

 

Les relations sino-françaises sont actuellement à leur apogée, Paris étant le quatrième partenaire commercial de Beijing dans l'Union européenne (UE) et Beijing se classant à la première place parmi les partenaires commerciaux asiatiques de la France.

 

Au niveau mondial, la France et la Chine trouvent de plus en plus de terrain d'entente sur des questions majeures telles que le changement climatique, la lutte contre le terrorisme et la réforme de la gouvernance mondiale.

 

Le bon développement des relations bilatérales au cours des 54 dernières années a jeté des bases solides pour la visite d’Emmanuel Macron. Les relations bilatérales seront encore renforcées s'il reste pragmatique, ce qui serait d’une grande aide alors que la Chine fait récemment l’objet d'une campagne de dénigrement par certains médias et politiciens occidentaux.

 

D'une part, le pragmatisme aide M. Macron à mieux comprendre l'urgence et la nécessité d'une coopération plus étroite entre la France et la Chine au niveau mondial.

 

En tant que deux membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU, la Chine et la France jouent un rôle important dans la sauvegarde de la paix et de la stabilité dans le monde. Etre pragmatique aidera M. Macron à prendre conscience du vide de leadership mondial causé par la politique « America First » et les dommages qui en résultent.

 

D’autre part, aucun pays de la planète ne peut faire face à des défis de plus en plus complexes et diversifiés par lui-même. La relation sino-française est devenue de plus en plus stratégique dans la situation actuelle. C'est la responsabilité historique commune des deux nations que de renforcer leur coopération.

 

En outre, le pragmatisme aidera Emmanuel Macron à évaluer de manière adéquate le plein potentiel de la coopération franco-chinoise.

 

La Chine et la France étant respectivement les deuxième et cinquième économies mondiales, le potentiel de la coopération bilatérale est énorme. La capacité de production industrielle de la Chine et les technologies avancées de la France sont naturellement complémentaires. Si elles entreprennent des politiques dans ce sens, leurs intérêts communs ne pourront que devenir encore plus grands. Mais cela nécessitera un véritable sens politique.

 

Enfin, le pragmatisme pourrait aider M. Macron à constater que la Chine représente une opportunité, et non pas une menace pour la France et pour l'Europe en général.

 

Malgré une confiance mutuelle croissante et des résultats mutuellement bénéfiques concrets, certaines manifestations d’une phobie anti-Chine se font sentir à Bruxelles et dans d'autres capitales du continent européen.

 

Pire encore, certains politiciens exploitent la peur et cherchent à récolter des voix en dépeignant les investissements chinois comme un stratagème pour voler les technologies de l'UE, affirmant que l’initiative chinoise de « La Ceinture et la Route » est une conspiration visant à saper la sécurité de l'Europe.

 

Dans ce contexte, il est nécessaire pour la collaboration franco-chinoise de renforcer leur confiance mutuelle, le respect, ainsi que la compréhension entre l'Europe et la Chine. Il est grand temps de se débarrasser des préjugés contre la Chine.

 

Pour ce faire, il faut également une réflexion pratique et une vision à long terme. La vérité, dans le cas de l’initiative de « La Ceinture et la Route », est que les pays européens comme la Grèce, la Pologne et l'Espagne ont grandement bénéficié des investissements chinois.

 

Il y a 54 ans, le gouvernement français dirigé par Charles de Gaulle, le père fondateur de la Ve République, a reconnu la République populaire de Chine. Son sens politique et son pragmatisme ont aidé la France à gagner le respect et l'amitié du peuple chinois.

 

Cinquante-quatre ans plus tard, son admirateur, Emmanuel Macron, est face à une nouvelle opportunité de renforcer leur relation quelque peu érodée. Pour accomplir cela, il devra mettre à bon escient son pragmatisme, comme son illustre prédécesseur l'a fait il y a plus d'un demi-siècle.

Source:french.china.org.cn
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