Burundi : Un faible taux d'inclusion financière des femmes selon la Banque Centrale
French.china.org.cn | Mis à jour le 21-12-2017
Une étude menée par la Banque de la République du Burundi (BRB) sur l'état des lieux de l'inclusion financière et publiée jeudi a montré que l'inclusion financière des femmes reste un défi à relever.
Le rapport de cette étude, édition 2016, porte sur l'exercice 2015, selon Diane Bizimana, chef du département de l'inclusion financière à BRB.
Ainsi, selon elle, "on a constaté que les femmes sont moins servies que les hommes en termes de services financiers formels".
Toutefois, ajoute-t-elle, "on a constaté que les femmes, une fois qu'elles sont en associations, elles se débattent mieux que lorsqu'elles travaillent individuellement et ont accès beaucoup mieux et plus facilement aux crédits plus que les hommes".
Les associations de femmes atteignent un taux approchant les 50% au Burundi.
Ce constat avait été confirmé par une autre étude au mois de février dernier lors de la célébration de la Journée Internationale de la Femme au Burundi.
Ce jour-là, l'Université du Lac Tanganyika (ULT) a accueilli une conférence sur l'égalité des genres, une conférence qui a été animée par deux professeurs avec des exposés sur l'inclusion financière des femmes au Burundi et la crédibilité financière de ces dernières par rapport aux hommes.
Les deux professeurs, Prisca Niyuhire et Rédempteur Ntawiratsa, se basant sur le rapport d'une étude de la Banque Mondiale, ont montré qu'il se constate un faible taux d'inclusion financière des femmes et ce malgré les efforts fournis jusque-là pour garantir aux femmes l'accès aux services financiers.
En effet, ont-ils expliqué, "selon l'enquête nationale sur l'inclusion financière, 7.9% de femmes seulement possédaient un compte bancaire contre 17.6% pour les hommes. Cette disparité a été constatée dans les demandes de crédits avec 1.8% pour les femmes contre 4.2% pour les hommes. Les femmes ne constitueraient que 28.3% de la clientèle des IMF (Institution de Micro Finance), bien qu'il y ait des institutions de micro finance qui ciblent spécifiquement les femmes".
Les deux professeurs sont allés plus loin en cherchant à montrer les raisons qui expliqueraient cette faible inclusion financière des femmes.
Ils ont cité entre autres les faibles sources de production des femmes, le fait que la grande majorité des femmes travaillent dans le secteur informel, le manque de formation et d'information sur les services financiers - selon une étude, 50% des femmes au Burundi avouent ne connaître aucune institution bancaire et 21% aucune IMF.
Ils ajoutent à ces facteurs le manque de garantie financière et le manque de connaissances sur le fonctionnement des banques et des IMF. F