Le tourisme à Madagascar fragilisé par les instabilités régulières (INTERVIEW)

Par :  |  Mots clés : Madagascar-INTERVIEW
French.china.org.cn | Mis à jour le 22-11-2017

Le tourisme, un secteur clé pour le développement de Madagascar est fragilisé par la régularité des instabilités, a constaté Joël Randriamandrato, président de l'Office du tourisme de Madagascar (ONTM).

Depuis le début de l'épidémie, le 1er août, le tourisme a connu un taux d'annulation environ de l'ordre de 20%, a-t-il révélé dans une interview accordée à Xinhua lundi, sur l'impact de la peste qui a duré à peu près deux mois au pays.

"Concernant l'épidémie de la peste, 1.801 cas confirmés, probables ou suspects de peste au total, y compris 127 décès, ont été notifiés par le ministère de la santé malgache à l'OMS du 1er août au 30 octobre 2017" a communiqué l'Organisation mondiale de la santé (OMS) évoquant la situation épidémiologique de la peste.

"Plus aucun décès n'a été notifié", a d'ailleurs affiché le ministère de la Santé publique de Madagascar dans son dernier point de situation sur l'épidémie, publié depuis le 13 novembre. Mamy Lalatiana Andriamanarivo, ministre malgache de la Santé publique a même annoncé "une situation sous contrôle".

En outre, Joël Randriamandrato a évoqué le problème du manque d'infrastructures, à part l'épidémie de la peste, un obstacle au développement du tourisme à Madagascar, fragilisant ainsi la situation.

"Si ce n'est pas l'instabilité politique, il y a l'insécurité ou l'épidémie de peste qu'on a dernièrement connu" a-t-il indiqué.

D'après Joël Randriamandranto, il faudrait investir plus dans les moyens dans le tourisme, un secteur qui a un réel retour rapide d'investissement.

"Pour développer les axes touristiques existants il faut déjà que les routes soient praticables, ce qui n'est pas toujours le cas. C'est un travail énorme et c'est une priorité", s'est-il confié à Xinhua.

Par ailleurs, développer les infrastructures en négligeant l'insécurité ne sera pas une solution. "L'autre complexité aujourd'hui réside sur le fait que tout soit prioritaire dans le tourisme, il faut considérer à la fois les questions de la santé, de la sécurité et d'une réelle stabilité politique", a-t-il fait savoir.

"Pourtant, cette transversalité des activités dans le tourisme bénéficie à tout le monde. C'est l'unique secteur qui pourrait sortir Madagascar de la pauvreté", a-t-il estimé.

"En outre, je pense que Madagascar à partir de l'année 2019, atteindra son chiffre référence de 375.000 touristes en 2008, et ce malgré les problèmes sanitaires vécus aux mois d'octobre et novembre de cette année," a précisé Joël Randriamandranto.

"L'on sait déjà qu'en 2018 que le pays va surement dépasser 300.000 touristes", a-t-il ajouté. En 2016, la grande île a accueilli environ 293.000 touristes.

"Si Madagascar a connu la plus grande chute considérable du nombre de touristes à cause de la crise politique de 2009, le secteur a repris de manière progressive, depuis l'année 2010", a rassuré M. Randriamandranto.

"D'autant plus, le tourisme fera sortir Madagascar de la pauvreté, si toutes les mesures pour le développer sont prises tel qu'il se doit", a-t-il conclu.

Pour l'économie de Madagascar, le tourisme représente 7% du produit intérieur brut (PIB), c'est le premier pourvoyeur de devises du pays.

Madagascar, l'un des pays les plus pauvres dans le monde, possède une biodiversité endémique qui constitue un capital touristique universellement réputé. F

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Source: Agence de presse Xinhua
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