Les BRICS Plus, un héritage majeur
Le Sommet des BRICS, qui vient tout juste de se conclure à Xiamen, a permis à la Chine de prôner un ordre mondial plus juste et raisonnable, offrant pour de nombreux pays en développement une voie alternative à l’Occident.
Entre dimanche et mardi, à Xiamen dans la province orientale chinoise du Fujian, ce Sommet a permis aux dirigeants du Brésil, de Russie, d’Inde, de Chine et d’Afrique du Sud de se rassembler pour discuter des questions pressantes du développement des économies émergentes.
Cette année, la Chine avait proposé l’initiative « BRICS Plus » en invitant les dirigeants d’Egypte, du Mexique, de Thaïlande, du Tadjikistan et de Guinée pour des dialogues en marge du Sommet.
« L’initiative "BRICS Plus" est l’une des contributions les plus importantes de la Chine au groupe des BRICS et représente une évolution dans le mécanisme, qui appelle à une plus grande influence », explique Wu Baiyi, le directeur de l’Institut des études latino-américaines de l’Académie des sciences sociales de Chine (ASSC).
En tant qu’hôte de ce sommet, la Chine avait fixé l’agenda avec soin pour trouver « le plus grand dénominateur commun » parmi les nations participantes et améliorer la solidarité. Elle a également pris les devants pour injecter des fonds, afin d’aider d’autres pays en développement.
Mardi, la Chine s’est ainsi engagée à contribuer à hauteur de 500 millions de dollars (419 millions d’euros) pour un fonds d’assistance dans le cadre de la coopération Sud-Sud, afin d’aider d’autres pays en développement à faire face à la famine, aux réfugiés, au changement climatique ou encore aux défis de la santé publique.
Lors d’une conférence de presse à Xiamen, le président chinois Xi Jinping a indiqué que les pays des BRICS devaient travailler pour un ordre international plus juste et équitable : « Nous devons jouer un rôle constructif et soutenir les normes basiques gouvernant les relations internationales, ainsi que l’équité et la justice internationales. »
Xi Jinping a également appelé les nations des BRICS à renforcer la représentation des pays émergents et en développement dans les institutions internationales.
« Les BRICS n’ont jamais eu pour but de remettre en cause l’ordre mondial actuel. En réalité, les pays développés savent très bien, qu’ils ne peuvent pas dominer la gouvernance mondiale à eux-seuls. Cependant, dans un grand nombre de domaines, comme le FMI et la Banque mondiale, l’Occident n’a accordé qu’une voix très limitée aux nations en développement, poussant les économies émergentes à travailler plus étroitement les unes avec les autres », explique M. Wu.
Pour certains analystes, ce Sommet démontre une fois de plus l’influence de la Chine en tant que puissance offrant une voie alternative à l’Occident, alors que de nombreux pays en développement considèrent le modèle chinois, qui a permis à l’économie de croître à une vitesse considérable, tout en maintenant la stabilité politique et sociale.
Tirant les leçons de ses 40 ans d’expérience de réforme et d’ouverture, la Chine considère le développement comme la solution à de nombreuses questions brûlantes sociales et régionales. Lors du Sommet des BRICS à Xiamen, elle a encouragé les autres pays à poursuivre de façon résolue une voie de développement durable.
« A l’heure actuelle, le paysage mondial est en train de subir une transformation structurelle critique, largement déclenchée par la montée en puissance de la Chine », estime Zhu Lijia, un professeur de l’Académie chinoise de gouvernance.
Celui-ci ajoute : « L’Occident parle de ses valeurs de liberté et de démocratie. De son côté, la Chine a prôné à de nombreuses occasions multilatérales un idéal d’équité et de justice. [...] Les actions de la Chine et ses préconisations sont en train de gagner une reconnaissance toujours plus grande parmi les pays en développement. »