Burkina : hommage national au président de l'Assemblée nationale
La cérémonie d'hommage national auprésident de l'Assemblée nationale, Salifou Diallo, décédé samedidernier à Paris a eu lieu jeudi à Ouagadougou en présence duprésident du Faso, Roch Marc Christian Kaboré, et des présidents duNiger, Mahamoudou Issoufou et de la Guinée, Alpha Condé.
Après les sièges du Mouvement dupeuple pour le progrès (MPP-pouvoir) et de l'Assemblée nationale oùdes hommages ont été rendus à l'illustre disparu, tôt dans lamatinée, la dépouille mortelle a été conduite au Palais des sportsà Ouaga 2000 pour un hommage national.
Les corps constitués, lesdélégations étrangères, les partis politiques amis venus del'étranger et le Parlement de la CEDEAO se sont recueillis sur ladépouille de Salifou Diallo exposée au Palais des sports.
Dans son allocution, le présidentde l'Internationale socialiste/section Afrique, Emmanuel Goulou, aindiqué que Salifou Diallo était un combattant qui a gagné desbatailles et qui se battait pour le progrès social du Burkina et del'Afrique. "C'est un panafricanisme avec un très grand regard",a-t-il dit.
Le chef de la délégationnigérienne, Mohamed Bazoum, a témoigné que le défunt était trèsengagé, un homme de conviction, rigoureux avec un espritdogmatique. Selon lui, "c'est son pragmatisme qui a fait son succèsen politique", affirmant que Salifou Diallo avait une convivialitérépublicaine, car il avait des amis dans la société civile, lessyndicats, les partis politiques.
Le chef de file de l'oppositionburkinabè, Zéphirin Diabré, a dit que M. Diallo est un homme deconviction et un homme pragmatique qui savait reconnaître sonerreur. "Il a laissé un grand chantier qu'il n'a pas achevé",a-t-il témoigné, précisant qu'il avait en lui des valeurs pourrenforcer la démocratie et la bonne gouvernance.
Après le recueillement et lesdiscours pour rendre hommage à Salifou, le président Kaboré l'afait élever au rang de Grand-croix à titre posthume.
Des délégations étrangères venuesdu Bénin, du Ghana, de la Côte d'Ivoire, du Mali, du Niger, du Togoet du Tchad ont pris part à la cérémonie d'hommage national.
Le président burkinabè Roch MarcChristian Kaboré a décrété mardi un deuil national de 72 heures àcompter de mercredi et ce jusqu'à vendredi, date de l'inhumation deM. Diallo à Ouahigouya, sa ville natale.
M. Diallo, 60 ans, a été retrouvémort dans une chambre d'hôtel à Paris en France, mais lescirconstances de sa mort ne sont pas encore dévoilées. Maiscertains de ses proches disent qu'il était de passage à Paris aprèsdes soins dans un pays du Maghreb.
La brutale disparition de SalifouDiallo, président de l'Assemblée nationale et président égalementdu Mouvement du peuple pour le Progrès (MPP, au pouvoir) est unelourde perte pour le Parlement, le parti et pour la nationentière", a écrit, lundi matin, le président burkinabè Roch MarcChristian Kaboré, dans le livre de condoléances.
Au Burkina Faso, en cas de vacancede la présidence de l'Assemblée nationale, le Parlement élit unnouveau président dans les quinze jours qui suivent la vacance sielle est en session. Dans le cas contraire, elle se réunit de pleindroit.
Né le 9 mai 1957 à Ouahigouya(Nord), Salifou Diallo était un "fin politicien" qui a contribué àfortifier le régime de Blaise Compaoré, depuis un quart de siècleavant de faire défection en janvier 2014, dix mois avant la chutede M. Compaoré.
En 2008 alors que le torchon brûleentre lui et certains dirigeants du parti très proche de Compaoré,il sera démis de ses fonctions avant d'être envoyé loin commeambassadeur en Autriche.
En janvier 2014, Salifou Diallo etdeux autres personnages du CDP, Simon Compaoré et Roch MarcChristian démissionnent en signant une lettre ouverte, danslaquelle ils dénoncent un manque de démocratie au sein duparti.
Ils seront suivis par plusieursautres personnages de l'ex-parti majoritaire, pour fonder leMouvement du peuple pour le progrès (MPP) et rejoindre l'oppositionconduite par Zéphirin Diabré, en lutte contre le projet demodification de la Constitution de M. Compaoré.
M. Diallo était depuis décembre2015, président de l'Assemblée nationale et ensuite président duparti au pouvoir après l'élection de Roch Marc Christian Kaboré àla tête du pays. F
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