Bénin : l'émotion et la colère ont dominé la commémoration de la Journée internationale du souvenir de la traite négrière (REPORTAGE)

Par : Yann |  Mots clés : bénin-traite
French.china.org.cn | Mis à jour le 24-08-2017

L'émotion et la colère sont lessentiments les mieux partagés entre les délégations desafro-descendants de la Martinique, du Guadeloupe, de la Réunion etdes Etats-Unis d'Amérique, ce mercredi à la "Porte du Non-Retour"de la ville historique de Ouidah, à l'occasion de la célébration dela Journée internationale du souvenir de la traite négrière et deson abolition.

Très tôt ce mercredi matin,plusieurs dizaines de membres de la délégation des afro-descendantsde la Martinique, du Guadeloupe, de la Réunion et des Etats Unisd'Amérique, accompagnés de certains dignitaires de la ville deOuidah, ont parcouru avec émotion et colère les différentesstations de la Route des Esclaves, pleins d'histoire de la traitedes esclaves, jusqu'à la Porte du Non-Retour, plantée au bord del'Océan Atlantique, où ils ont été accueillis avec ferveur par lechef suprême des cultes traditionnelles du Bénin, Daagbo HounonTomadjè Houkpon II.

"Nous sommes ici à cette placehistorique de la Porte du Non-Retour de cette cité de Ouidah pourcommémorer nos ancêtres et souvenons-nous d'eux. Nul n'est censéhonoré nos ancêtres que nous-mêmes", a confié à Xinhua, avecémotion, Marie Ange Thébaud, afro-descendante venue de laRéunion.

Elle a indiqué que ses contactsavec le sol africain, notamment avec la ville de Ouidah, lui apermis de constater qu'elle a les mêmes identités que les Africainsen général et en particulier les Béninois.

"Je suis très honorée dereprésenter la Réunion à cette commémoration, mais aussi l'OcéanIndien dans tout ce que nous avons en commun à travers l'héritageafricain. Notre langue, nos us et coutumes, notre patrimoineculinaire, notre état d'âme, en résumé, notre identité, tous ennous portent la trace de la source dans ses racines africaines",a-t-elle souligné.

Elle a précisé que ses ancêtres,notamment les captifs, ont porté dans leurs mémoires et vers lemonde entier, tout ce qui faisaient leurs identités.

"Ils nous ont transmis et voilà quenous afro-descendantes, nous sommes fiers de revenir aux sourcespour nous abreuver, vivifier, renouer avec notre famille restée icien Afrique", a-t-elle indiqué.

Christophe Chodaton, responsable duComité de commémoration de la journée internationale de souvenir dela traite négrière et de son abolition, a estimé que cettecommémoration à la Porte du Non-Retour de Ouidah, est trèssymbolique et chargée d'histoire.

"Cet endroit a vu plus d'un milliond'enfants, de femmes et d'hommes partir vers le nouveau monde.Cette plage a entendu leurs pleurs et gémissements. Aujourd'hui,nous sommes présents ici pour rendre hommage ensemble à nos aïeuxcapturés, déportés et mis en esclave. Nous sommes ici pour noussouvenir ensemble de leurs luttes quotidiennes et de la granderévolte du 23 août 1791 qui aboutira à l'abolition de la Traitenégrière et de l'esclavage", a-t-il fait observer.

Il a estimé qu'il seraitincompréhensible que cette Journée internationale du souvenir de latraite négrière et de son abolition passe sous silence auBénin.

"Avec Haïti, le Bénin avait émisl'idée qui a abouti à la résolution de l'UNESCO créant le projet +La route de l'Esclave + en 1993. C'était pour répondre concrètementau devoir de mémoire", a-t-il rappelé. Fi

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Source: Agence de presse Xinhua

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