Seize ans après, les BRICS dépassent les attentes de l'économiste qui avait inventé l'acronyme (INTERVIEW)
Les résultats économiques des cinqplus grandes économies émergentes au monde, connues sousl'appellation "BRICS", dépassent les attentes de Jim O'Neill,l'économiste qui avait inventé cet acronyme.
L'ancien économiste en chef deGoldman Sachs avait inventé l'acronyme "BRIC" en 2001 pour désignerle Brésil, la Russie, l'Inde et la Chine, des économies qui, selonses estimations, émergeraient au XXIe siècle et joueraient un rôlede premier plan dans le monde des affaires. L'Afrique du Sudrejoint plus tard le groupe, qui fut alors rebaptisé "BRICS".
"Seize ans après, la part des paysdes BRICS dans le PIB mondial est bien plus élevée que tout ce quej'avais imaginé", s'est réjoui M. O'Neill lors d'une interviewaccordée récemment à Xinhua.
Dans son article intitulé "BuildingBetter Global Economic BRICs", publié en 2001, M. O'Neill avaitestimé que les pays des BRIC auraient une valeur économiquecombinée d'environ 11.600 milliards de dollars d'ici à aujourd'hui.Or, leur valeur s'élève cette année à 16.600 milliards.
Les années 2000 ont été une périodeau cours de laquelle le groupe a dépassé les estimations de M.O'Neill, attirant l'attention du monde entier. Selon le Fondsmonétaire international (FMI), entre 2001 et 2011, les taux decroissance annuelle moyenne des pays des BRICS étaient les suivants: 3,8% pour le Brésil, 4,8% pour la Russie, 7,8% pour l'Inde, 10,7%pour la Chine et 3,7% pour l'Afrique du Sud.
Ces progrès se sont toutefoisralentis au cours de la décennie suivante, une période oùl'économie mondiale se relevait tant bien que mal d'une grave crisefinancière et où certains pays tels que la Chine sont entrés dansune nouvelle phase de leur développement.
M. O'Neill a toutefois rejeté lesallégations de certains experts, qui estiment que les pays desBRICS sont en perte de vitesse.
Il n'est pas raisonnable de neprendre en considération que le ralentissement de la croissancecombinée des économies, a estimé M. O'Neill.
L'économie chinoise a poursuivi sonexpansion au premier semestre de cette année, avec une hausse duPIB de 6,9% en glissement annuel pour atteindre environ 38.200milliards de yuans (5.600 milliards de dollars), selon le Bureaunational des statistiques de Chine.
Par ailleurs, la Russie et leBrésil ont subi des récessions ces dernières années, maisl'économie brésilienne a de nouveau progressé au premier trimestrede 2017 après un recul prolongé, tandis que la Russie a enregistréun taux de croissance de 2,5% en glissement annuel au deuxièmetrimestre.
"Le fait que leur croissance aralenti est insignifiant, puisque leurs résultats sont déjàmeilleurs que ce que j'avais estimé il y a 16 ans, principalementgrâce à la Chine, mais aussi à l'Inde, et ce malgré les problèmesque le Brésil et la Russie ont rencontrés. [...] Il est doncridicule de dire que la croissance n'est pas si importante que çauniquement parce qu'ils ont moins progressé", a-t-il déclaré.
Par ailleurs, M. O'Neill tourneégalement son regard vers d'autres pays qui pourraient aussisurprendre le monde dans les prochaines décennies.
"Je dirais que dans les 50 années àvenir, probablement quatre pays pourraient devenir aussi importantsque la Russie ou le Brésil [sur le plan économique]", a estimé M.O'Neill.
"Certainement l'Indonésie,probablement le Mexique et la Turquie, et, chose formidable,peut-être le Nigeria. Mais attendons de voir. Le fait qu'ils ontles capacités de le devenir ne signifie pas que cela se produira",a-t-il indiqué.
"Les pays des BRICS ont déjàdéclaré qu'ils étaient ouverts à accueillir de nouveaux membres.Mais je ne pense pas que cela se produira dans un avenir proche,tant que l'un de ces quatre pays ne sera pas clairement devenubeaucoup plus important [sur le plan économique]", a-t-ildéclaré.
La ville chinoise de Xiamen, dansle sud-est de la Chine, accueillera dans quelques semaines le 9esommet des pays des BRICS.
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