France-Montparnasse : la perturbation du trafic fait réagir les responsables politiques (SYNTHESE)

Par : Laura |  Mots clés : France-Montparnasse
French.china.org.cn | Mis à jour le 02-08-2017

Le trafic est perturbé depuis dimanche à la gare Montparnasse, l'une des quatre grandes gares de la capitale française, entraînant des annulations de trains et des retards des départs et des arrivées de millions de voyageurs.

Ce ralentissement du trafic en plein weekend de chassé-croisé des vacances exaspère les voyageurs, et est considéré comme "inacceptable" par les autorités, qui demandent à la SNCF de s'expliquer.

A l'origine de l'incident, un défaut d'isolement dans une alimentation du poste. "C'est un défaut de protection de fil, un fil a créé une chute d'isolement, c'est-à-dire un mauvais contact. En pareil cas, lorsqu'il y a une alarme de défaut, on se met en état de repli, c'est-à-dire qu'à partir du moment où on n'est pas sûrs de la signalisation, on fait passer les trains au pas", a expliqué sur BFMTV Pierre Messulam, directeur général adjoint de Transilien SNCF.

La conséquence de cet "état de repli" est le ralentissement du trafic pour des raisons de sécurité, selon la SNCF. "En état de repli, les trains ne vont pas vite. Là où on expédiait de la gare Montparnasse 12 à 14 trains par heure, on en fait passer 3 à 5. C'est pourquoi sur ce défaut nous nous sommes retrouvés à ne plus pouvoir expédier autant de trains", a justifié M. Messulam.

Un argumentaire qui ne semble pas convaincre les autorités malgré l'annonce d'un retour à la normale dès ce mercredi par la SNCF. Le gouvernement d'Edouard Philippe pointe du doigt la vétusté et le manque d'entretien du réseau.

"Cette situation n'est évidemment pas satisfaisante. Nous avons des progrès considérables à faire", a déclaré mardi dans l'après-midi le Premier ministre Edouard Philippe, devant les sénateurs. Pour M. Philippe, il faudra "consacrer, pour des raisons de sécurité, beaucoup plus de moyens à l'entretien des réseaux existants".

Dans la matinée, c'est la ministre des Transports, Elisabeth Borne, qui est montée au créneau pour réclamer à la direction de la SNCF un rapport sur les incidents. "On aura certainement à faire un retour d'expérience, à la fois sur pourquoi on a mis aussi longtemps à trouver la panne et à la réparer, et aussi pourquoi on a eu une situation aussi dégradée à Montparnasse", a expliqué sur la radio Europe 1 Mme Borne.

La ministre des Transports a également plaidé sur France 2 en faveur de la modernisation et l'entretien du réseau ferroviaire. "Le paradoxe, c'est qu'on a inauguré le 1 juillet deux nouvelles lignes à grande vitesse et dans le même temps il y a des ralentissements sur 5.300 km de voies. Il y a effectivement un réseau qui est pour le coup à deux vitesses et aujourd'hui il faut absolument donner la priorité à la modernisation et à l'entretien du réseau existant", a-t-elle indiqué.

Le secrétaire d'Etat à l'économie, Benjamin Grivaux, juge également "inconcevable" et "inacceptable" cette panne en pleine "période de vacances et de retrouvailles familiales". En plus du gouvernement, l'opposition parlementaire s'en prend aussi à la SNCF, notamment à son président, Guillaume Pepy.

Le député et ancien candidat malheureux à la présidentielle, Nicolas Dupont-Aignan, a invité M. Pépy à la démission. "Il faudra peut-être que M. Pepy prenne ses responsabilités. Car dans un pays normal, il doit démissionner. Il y a un grand ménage à faire à la SNCF et très vite", a-t-il déclaré.

Son collègue, Philippe Gosselin, député du parti Les Républicains, trouve "lamentable les réactions mitigées de la direction de la SNCF, alors que des centaines de milliers de personnes depuis trois jours sont sur le carreau".

Pour Olivier Faure, président des députés socialistes à l'Assemblée, l'intérêt suscité par cet incident s'explique par le fait qu'on est en pleine période de vacances, mais le problème "est quotidien sur toutes les lignes d'Île de France".

Dans une interview accordée à Sud-Ouest, le président du directoire SNCF, Guillaume Pepy, se défend, et exclut tout problème lié à la maintenance ou à l'entretien, contrairement à l'avis des responsables politiques.

"Ce n'est pas l'entretien ni la maintenance du poste d'aiguillage qui est en cause", a-t-il assuré. Selon M. Pepy, il a fallu augmenter la capacité de la gare Montparnasse et exploiter plus de voies, avant de mettre en service au début du mois les nouvelles lignes à grande vitesse vers Bordeaux et Rennes. D'où les travaux d'extension du poste de Vanves.

Et "c'est au cours de ces travaux qu'il y a eu un défaut d'isolement électrique à l'origine de cette gigantesque panne", a expliqué M. Pepy tout en ajoutant que le rapport qui sera rendu public avant la fin de la semaine va "rechercher les causes du défaut de ces travaux et veiller à ce que cela ne se reproduise pas".

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Source: Agence de presse Xinhua
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