Le Tchad se mobilise contre la dracunculose (PAPIER GENERAL)

Par : Norbert |  Mots clés : Tchad
French.china.org.cn | Mis à jour le 25-07-2017

Pour éradiquer la dracunculose ou maladie du ver de Guinée, le gouvernement tchadien a lancé une campagne nationale de sensibilisation. Mais l'arrêt de la transmission de la maladie parasitaire passe aussi par l'approvisionnement en eau potable qui manque dans les zones rurales où elle sévit.

La dracunculose (encore appelée filaire de Médine), est une redoutable maladie parasitaire causée par un ver qui pénètre dans l'organisme pour s'y reproduire et s'y développer; les larves ressortent ensuite en perforant la peau pour retourner dans l'environnement. Elle provoque de démangeaisons, douleur, sensation de brûlure, gonflement, ampoule localisée sur la peau qui, en se brisant, fait place à une plaie douloureuse sur laquelle sort un ver blanc.

Au milieu des années 1980, on estimait à 3,5 millions le nombre des personnes atteintes de la dracunculose chaque année dans le monde. Le Tchad fait aujourd'hui partie des vingt pays déclarés endémiques. Huit de ses régions subissent fortement la résurgence de la maladie, dont N'Djaména, la capitale.

"Sur les vingt pays où la maladie était endémique au milieu des années 1980, seuls trois ont notifié des cas en 2016: l'Ethiopie (3), le Soudan du Sud (5) et le Tchad (9)", a déclaré Jean Bosco Ndihokubwago, représentant de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) au Tchad.

"En 2017, de janvier à juin, aucun autre pays en dehors du Tchad n'a rapporté des cas humains", a-t-il ajouté.

Depuis 2012, la dracunculose multiplie ses cibles et atteint désormais des animaux domestiques, particulièrement les chiens et chats. En 2016, en plus des neuf cas chez les humains, l'on a déclaré en même temps plus de 1.000 chiens infectés dans les zones endémiques.

Selon une étude menée par la représentation locale du Centre Carter (très impliqué dans la lutte contre la dracunculose) sur les communautés cibles installées le long du fleuve Chari qui traverse le pays du sud au nord, la dépendance au poisson comme source d'alimentation occasionne chez les chiens un accès facile aux entrailles crues qui contiendraient des larves, causes d'infection des animaux domestiques.

Si la maladie n'est que rarement mortelle, elle peut entraîner de sérieuses complications chez certains et handicaper les malades pendant plusieurs mois. Il n'existe actuellement ni vaccin, ni réel traitement médicamenteux contre la dracunculose. Le plus efficace reste d'extraire le parasite du patient en utilisant un bâton pour l'enrouler. Une technique qui doit cependant être réalisée avec soin et lentement pour ne pas risquer la rupture du parasite.

Faute de traitement préventif, la lutte contre la dracunculose consiste essentiellement en des stratégies de prévention. Le week-end dernier, le ministère tchadien de la Santé publique, en collaboration avec ses partenaires techniques et financiers, a ainsi lancé une campagne nationale d'information et de communication dont l'objectif est de toucher au moins 80% de la population sur l'existence du ver de Guinée.

Par ailleurs, des récompenses ont été promises aux personnes qui vont déclarer un cas de cette maladie avéré. Si le patient est en même temps l'informateur, il reçoit une somme de 50.000 F CFA après la guérison complète de sa plaie. Si l'informateur est une autre personne que le malade, cette somme est divisée en deux entre l'informateur et le patient. Enfin, si quelqu'un remarque qu'un animal (chien ou chat) présente un gonflement ou une ampoule et que cet animal est attaché, il reçoit trois boules de savon.

En plus de la sensibilisation, l'approvisionnement en eau potable constitue l'une des conditions essentielles pour l'arrêt de la transmission de la maladie du ver de Guinée. Les populations des zones rurales où elle sévit, sont dépourvues d'eau potable; elles sont obligées de boire, se laver et faire la lessive ou la vaisselle dans les eaux du fleuve Chari qui prend sa source en République Centrafricaine, traverse le pays du sud au nord pour se jeter au Lac Tchad.

"Une chose est très sûre, si les sources d'eau ne sont pas infectées, la chaine de transmission sera interrompue et la maladie disparaitra. Mais afin de s'assurer que les sources d'eau ne sont pas contaminées, il est impératif que toutes les communautés exposées travaillent ensemble pour se protéger, cela en identifiant les symptômes aussitôt que possible chez les humains et les animaux", a indiqué Melinda Denson, représentante du Centre Carter au Tchad.

"Ensuite, il faut créer les conditions nécessaires d'hospitalisation des personnes infectées jusqu'à ce que leurs blessures soient complètement guéries", a-t-elle conclu. F

Suivez China.org.cn sur Twitter et Facebook pour rejoindre la conversation.
Source: Agence de presse Xinhua
Les dernières réactions            Nombre total de réactions: 0
Sans commentaire.
Voir les commentaires
Votre commentaire
Pseudonyme   Anonyme
Retournez en haut de la page