Un potier nigérian inspiré par la Chine confiant dans l'avenir de son art (ENTRETIEN)

Depuis son voyage en Chine, Joseph Gajere, artisan céramiste nigérian depuis plus de vingt ans, considère son métier non plus comme un "gagne-pain" mais comme un "mode de vie."

M. Gajere est l'un des 50 potiers sélectionnés dans différents pays en développement l'année dernière pour apprendre les formes et techniques de céramique en Chine.

"Cette opportunité m'a beaucoup inspiré, et l'avenir de mon métier m'apparaît plus rayonnant et plus gratifiant", a-t-il dit à Xinhua dans son atelier de poterie à Ushafa, village de potiers en périphérie d'Abuja, capitale du Nigeria.

Au cours de son voyage de six semaines environ, lui et d'autres apprentis se sont rendus dans plusieurs villes de Chine, où ils ont appris différents travaux de céramique utilisant différentes machines.

"La Chine est au sommet pour l'art de la céramique ; l'Afrique a beaucoup à apprendre de la Chine", a indiqué M. Gajere.

Après la formation qu'il a reçue en Chine, il voit le potentiel de transformer de simples matériaux d'argile en produits de céramique valables au niveau international.

Lors de son séjour en Chine, il a réalisé un certain nombre de produits de céramique et une collection de porcelaine qui a été présentée dans différentes expositions internationales depuis son retour en fin 2016.

Certains des travaux de M. Gajere étaient exposés lors d'une récente exposition d'art au Centre culturel de Chine à Abuja.

Ses travaux, et en particulier la porcelaine chinoise et les produits de céramique, ont attiré l'attention des invités de l'exposition, comprenant de hauts responsables gouvernementaux et diplomates.

"Les Chinois ont beaucoup influencé mon travail. Ils m'ont donné l'espoir que nous (les Africains) devons nous ouvrir pour voir comment nous pouvons améliorer notre activité de poterie", a-t-il dit.

Le céramiste a déclaré à Xinhua que sa plus grande joie était d'être capable de former ses collègues et de leur montrer la plupart des méthodes qu'il a apprises en Chine.

Il dirige actuellement le village de potiers d'Ushafa, une unité sous l'égide du secrétariat de développement social, des arts et de la culture à Abuja.

Dans ce village de potiers, un grand nombre de veuves et de jeunes femmes apprennent à effectuer des travaux de poterie pour vivre. Elles apprennent des techniques manuelles ou utilisant des machines pour fabriquer des produits de poterie locaux.

Chaque année, M. Gajere forme de 10 à 15 nouvelles recrues dans le village de poterie.

"Cela me donne l'assurance que ce que j'ai appris en Chine me servira car je le transmets à toutes les nouvelles générations de potiers que je forme", ajoute-il. F