Les changements climatiques "nuisent à l'économie américaine et augmentent les inégalités" (étude)

Pour chaque degré Celsius d'augmentation de la température moyenne mondiale, l'économie des États-Unis subit une perte de 1,2% de son produit intérieur brut en moyenne, a révélé jeudi une nouvelle étude.

Point important, le risque est distribué de manière inégale entre les différents emplacements du pays, selon cette étude publiée par le journal américain Science.

Les États des régions du sud et du Midwest inférieur, qui sont déjà souvent exposées à la chaleur et à la pauvreté, sont celles qui en pâtiront le plus, tandis que les opportunités économiques se déplaceront vers le nord et l'ouest, selon le rapport.

Les comtés les plus froids et les plus riches le long de la frontière nord et dans les Rocheuses pourraient bénéficier le plus de cette évolution car les coûts de santé, d'agriculture et d'énergie s'amélioreraient selon les projections.

D'ici à la fin du 21ème siècle, le tiers des comtés les plus pauvres pourrait subir des dommages économiques représentant jusqu'à 20% de leur revenu si le réchauffement se poursuit au rythme actuel.

"Les changements climatiques, s'ils ne sont pas atténués, seront très coûteux pour de vastes régions des États-Unis, explique dans un communiqué Solomon Hsiang, directeur de recherche de cette étude et chargé de recherches au sein de l'Université de Californie Berkeley.

"Si nous continuons sur la trajectoire actuelle, notre analyse indique que cela pourrait entraîner le plus important transfert de richesses des pauvres vers les riches dans l'histoire du pays".

Dans la perspective de régler le débat pour savoir si les changements climatiques seront positifs ou néfastes pour l'économie américaine, cette nouvelle étude a employé des méthodes statistiques à la pointe de la technique ainsi que 116 projections climatiques développées par des scientifiques du monde entier pour évaluer l'impact des changements climatiques.

Cette équipe d'économistes et de climatologues a calculé comment l'agriculture, la criminalité, la santé, la demande énergétique, la main d'œuvre et les communautés côtières seraient affectées par la hausse des températures, la variation des précipitations, la hausse du niveau de la mer et l'intensification des ouragans.

En moyenne, il est estimé que les rendements de l'agriculture devraient diminuer de 9% environ si la progression des émissions n'est pas ralentie.

"Comme le montrent les mesures récentes de l'administration américaine actuelle, la dynamique de la protection de l'environnement peut varier dans les deux sens", commente William Pizer, de l'Université de Duke, dans une note de perspective publiée en accompagnement de cette étude. F