La Commission européenne prend de nouvelles mesures pour prévenir la radicalisation et les cybermenaces
La Commission européenne a présenté jeudi son rapport sur les progrès accomplis dans la mise en place d'une union de la sécurité réelle et effective, appelant à accélérer les travaux menés pour renforcer la sécurité des citoyens de l'Union européenne.
Les récents attentats ont une nouvelle fois mis en lumière la nécessité d'intensifier les efforts conjoints au niveau de l'UE afin de combattre efficacement le terrorisme, la haine et l'extrémisme violent. Dans ce contexte, la Commission a présenté les mesures pour faire face à la radicalisation, au terrorisme, au crime organisé et à leur financement, ainsi qu'aux menaces qui pèsent sur les systèmes informatiques.
En matière de radicalisation en ligne, Bruxelles travaille depuis 2015 avec les principales entreprises du secteur de l'Internet au sein du Forum de l'UE sur l'Internet pour détecter et retirer les contenus terroristes en ligne. Pour compléter les travaux de l'unité de signalement des contenus sur Internet d'Europol, la Commission invite tous les Etats membres à créer de telles unités au niveau national.
Concernant la prévention et la lutte contre la radicalisation, elle va mettre en place sous peu un groupe d'experts sur la radicalisation pour faciliter la formulation de nouvelles politiques dans ce domaine et accroître leur impact. Le Réseau européen de sensibilisation à la radicalisation (RSR) organisera également une série d'ateliers destinés aux autorités nationales sur le thème du retour des combattants terroristes.
En outre, dans le cadre des mesures à long terme de lutte contre la radicalisation, la Commission continuera de soutenir l'inclusion sociale et l'intégration en s'appuyant sur des initiatives comme Erasmus+, le socle européen des droits sociaux et une collaboration avec des pays partenaires, moyennant des formations ciblées et un soutien financier.
La Commission est par ailleurs en train d'accélérer ses travaux pour combler les lacunes du cadre en vigueur en matière de cybersécurité. Plusieurs mesures opérationnelles à court terme devraient être prises pour affermir la réponse de l'UE à la menace informatique grandissante, dans le cadre de la révision de la stratégie de 2013 en matière de cybersécurité, prévue pour septembre.
En matière de consolidation des systèmes et ses réseaux, Bruxelles débloquera une enveloppe supplémentaire de 10,8 millions d'euros au titre du mécanisme pour l'interconnexion en Europe (MIE) pour financer le renforcement du réseau des centres nationaux de réponse aux incidents de sécurité informatique (réseau CSIRT) dans 14 Etats membres.
De plus, le Centre européen de lutte contre la cybercriminalité (EC3), qui a été en première ligne de la réponse à l'attaque du rançongiciel WannaCry, devrait être doté par Europol de nouveaux spécialistes en informatique.
Dans le domaine de la justice pénale, la Commission va se pencher sur d'éventuelles mesures législatives qui permettraient d'améliorer l'accès transfrontalier aux preuves numériques. Elle examine également comment contrecarrer l'utilisation du chiffrement par les criminels et présentera ses conclusions au plus tard en octobre prochain.
La Commission annonce aussi qu'elle prendra des mesures supplémentaires dans le cadre de sa nouvelle approche pour l'interopérabilité des systèmes d'information de l'UE, sous la forme de deux propositions législatives, l'une concernant l'Agence eu-LISA et l'autre concernant le Système européen d'information sur les casiers judiciaires (ECRIS-TCN). Par ailleurs, le rapport qu'elle présente ce jeudi fait le bilan des travaux réalisés au titre du plan d'action de 2016 destiné à renforcer la lutte contre le financement du terrorisme.
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