Le Soudan du Sud annonce une infestation de chenilles légionnaires

Une infestation de chenilles légionnaires s'est déclarée vendredi dans la région sud-est du Soudan du Sud, déjà exposée à une insécurité alimentaire grave touchant près de 6 millions de personnes, selon les estimations.

Le porte-parole du gouvernement, Michael Makuei, a déclaré aux journalistes que la présence de cette vermine dévastatrice pour les récoltes avait été signalée dans les États d'Imatong et de Jubek.

M. Makuei a appelé les agriculteurs de tout le pays à rester vigilants et à signaler aux autorités les cas suspects afin d'éviter la propagation de chenilles légionnaires dans les régions non affectées.

Le conseil des ministres a approuvé un budget de près de 600.000 dollars pour acheter des pesticides, a-t-il dit, ajoutant que le gouvernement demanderait l'assistance de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) pour faire face à cette infestation.

"Le gouvernement a approuvé un montant de 588.000 dollars qui seront utilisés pour protéger les récoltes contre les chenilles légionnaires. Nous appelons l'Organisation pour l'alimentation et l'agriculture et d'autres agences de l'ONU à intervenir pour nous aider à combattre ces chenilles ensemble", a déclaré M. Makuie.

M. Makuei n'a pas identifié la variété de chenilles légionnaires, toutefois un certain nombre de pays d'Afrique orientale et australe ont signalé des infestations de chenille légionnaire, une vermine relativement récente originaire des Amériques, dont la présence sur le continent africain a été signalée pour la première fois à Sao Tomé et Principe aux alentours de janvier 2016.

D'après la FAO, cette vermine est capable de provoquer des pertes de agricoles massives, représentant jusqu'à 73% des récoltes selon les conditions, et elle est difficile à maîtriser avec un seul type de pesticide, en particulier lorsqu'elle a atteint un stade avancé de développement des larves.

Cette infestation de vermines dans ce pays ravagé par la guerre civile ajoute une nouvelle menace d'insécurité alimentaire dans ce pays, alors qu'un rapport récent des Nations unies estimé que la famine au Soudan du Sud s'était quelque peu apaisée suite à une intervention humanitaire massive.

La mise à jour de la Classification intégrée des phases de sécurité alimentaire (IPC), publiée cette semaine par le gouvernement, la FAO, l'UNICEF et le Programme alimentaire mondial, mettait néanmoins en garde que la situation reste terrible dans tout le pays et que le nombre de personnes qui peinent à se nourrir avait augmenté à 6 millions de personnes, contre 4,9 millions en février, atteignant désormais le niveau d'insécurité alimentaire le plus élevé jamais enregistré au Soudan du Sud.