L'équilibre délicat d'un lac tanzanien menacé par les activités humaines (PAPIER GÉNERAL)

Par : Laura |  Mots clés : Tanzanie-lac
French.china.org.cn | Mis à jour le 03-06-2017

Le lac Manyara accueille de nombreuses espèces mammifères protégées, dont les "cinq grands" animaux, notamment l'éléphant, le buffle, le lion, ainsi que des centaines d'espèces d'oiseaux telles que les flamands roses réputés pour changer la couleur dominante du lac lorsqu'ils s'y rassemblent en nombre assez important.

Situé dans le nord de la Tanzanie, ce point d'eau abrite également le parc national du lac Manyara, qui se distingue par sa taille réduite mais sa grande diversité.

Ce parc aux paysages enchanteurs sur la route entre Arusha et le cratère de Ngorongoro est réputé pour ses lions grimpant aux arbres, ses éléphants, et ses babouins.

Le lac Manyara est un lac peu profond situé du côté Natron-Manyara-Balangida du rift d'Afrique de l'Est dans la région de Manyara.

Ces dernières années cependant, cette étendue d'eau a été confrontée à des problèmes environnementaux graves qui mettent en péril sa survie en raison des activités humaines incontrôlées et des changements climatiques, car ceux-ci exercent un impact conjugué très négatif sur les affluents qui y déversaient des eaux jusqu'à présent.

Sur les 15 rivières qui alimentent ce lac il n'en reste plus que cinq, et même celles-ci ont une partie de leurs eaux détournée.

Un grand nombre des rivières qui se jetaient dans ce lac se sont asséchées, certaines sont devenues saisonnières sous l'effet des changements climatiques, et les cinq sources restantes ne déversent qu'une petite portion de leur eau dans le lac Manyara en raison d'activités humaines incontrôlées en amont de ces rivières.

Les activités minières et d'élevage à petite échelle menées en amont sont en partie responsables de cette situation, et aggravent l'état du lac principal, réduisant le volume d'eau.

Rehema Kaitira, écologiste auprès du parc national du lac Manyara, estime que cet écosystème inscrit à l'UNESCO est fortement menacé par les activités humaines incontrôlées.

La profondeur du lac Manyara, qui occupe les deux tiers du parc national du même nom, a été divisée par 200 depuis les années 1920, en raison de facteurs anthropogènes et des changements climatiques, menaçant jusqu'à l'existence même du parc, déclaré comme réserve naturelle depuis 57 ans.

Les rivières qui se déversent dans le lac ont réduit leur afflux en raison de la déforestation massive des hautes terres environnantes, qui ont causé l'assèchement de dix rivières qui alimentaient auparavant ce lac.

Certaines des rivières qui se jetaient dans ce lac sont devenues saisonnières sous l'effet des changements climatiques, et les cinq sources restantes ne déversent qu'une petite portion de leur eau dans le lac Manyara car une grande partie est puisée par des exploitations agricoles. Les rivières subsistantes comprennent celles de Mto wa Mbu, de Simba, de Kirurumo et de Nyoka.

Michael Sungura, qui cultive du riz depuis 24 ans, commente : "Les choses ont évolué en pire, car par le passé toutes les rivières qui déversaient de l'eau dans le lac avaient un débit plein et des eaux claires".

M. Sungura attribue ce changement à la forte demande de riz liée à l'augmentation de la population dans la ville de Mto wa Mbu Town et dans les régions voisines, et la montée des prix du riz est l'un des facteurs qui a poussé de plus en plus de personnes à développer des rizières, réduisant ainsi la quantité d'eau qui se déverse dans le lac.

"Cela est associé à la demande élevée d'eau potable de la part des hôtels pour touristes ainsi que des habitants dans le faubourg de Mto wa Mbu, qui s'étend le long de la route Arusha-Ngorongoro."

"Pour nous les responsables de préservation de l'environnement, la gestion de ce parc est particulièrement ardue en raison de facteurs anthropogènes massifs, mais nous continuons de travailler en étroite collaboration avec les communautés locales pour trouver le meilleur moyen d'équilibrer activités humaines et survie du milieu naturel", déclare Ibrahim Ninga, responsable des implantations humaines dans le parc national du lac Manyara.

Par le passé, la profondeur du lac était de quatre mètres, mais elle n'est plus que de deux mètres en raison de l'envasement, qui lors de la saison sèche contraint les hippopotames à quitter leur ancien emplacement pour s'enfoncer plus avant dans le lac.

L'envasement a été provoqué par des activités d'origine humaine en dehors du parc, explique M. Ninga. "Nous avons informé les gens autour du parc que les entreprises fleurissent grâce à la présence de ce parc et que par conséquent ils peuvent agir de manière bienveillante pour l'environnement du parc", a-t-il dit.

Noelia Miyonga, responsable de la préservation du parc national du lac Manyara, explique : "Nous nous sommes regroupés avec les conseils de district entourant le parc afin d'élaborer des mesures pratiques pour sauver le lac de l'extinction".

M. Miyonga a également évoqué le budget limité des conseils du district comme l'un des plus grands défis entravant la mise en œuvre des projets élaborés pour sauver le lac. F

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Source: Agence de presse Xinhua
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