Le Kenya accueille un dialogue Sud-Sud pour accélérer la lutte contre la pauvreté (PAPIER GENERAL)

De hauts responsables du gouvernement kenyan et des Nations unies ont appelé mardi à des mesures pour renforcer la coopération dans le commerce et l'investissement entre les pays riches et les pays pauvres, dans le cadre de la Coopération triangulaire Sud-Sud pour le développement durable.

Le ministre kenyan à la Planification, Mwangi Kiunjuri, a déclaré que la coopération Sud-Sud, débutée après la Conférence de Bandung, première grande plateforme de coopération pour le développement entre l'Asie et l'Afrique, devrait devenir un forum majeur pour promouvoir la réalisation des objectifs d'éradication de la pauvreté de l'ONU.

Cet événement pour la coopération Sud-Sud a offert une plateforme et une occasion de dialoguer et d'échanger efficacement des savoirs et expériences pour la gestion et la promotion de la coopération triangulaire Sud-Sud, comme outil pour accélérer la réalisation des Objectifs de développement durable, selon M. Kiunjuri.

La Vision 2030 est le programme de transformation du Kenya pour améliorer les conditions de vie de ses habitants, pour créer de la richesse et devenir un pays compétitif à l'échelle mondiale, a dit M. Kiunjuri.

"En mettant en œuvre notre vision, nous prenons conscience du fait que la coopération Sud-Sud en fait partie intégrante, en particulier pour favoriser les partenariats stratégiques pour permettre à nos pays de progresser sur la voie d'un développement durable partagé qui ne laisse personne en arrière", a-t-il dit.

Kamau Macharia, représentant permanent du Kenya à l'ONU, présent à cette réunion, a indiqué que la coopération dans les domaines des transferts de technologies, de commerce et de développement était cruciale pour les pays du Sud, afin de réaliser leur développement économique et de commercer davantage les uns avec les autres.

Le Kenya, comme beaucoup d'autres pays du Sud, met actuellement en œuvre son plan de développement à long terme, la "Vision Kenya 2030".

Des délégués d'Asie, d'Amérique du Sud, d'Amérique du Nord, du Japon, de Corée du Sud et d'Afrique de l'Ouest participent au forum Sud-Sud sur la coopération triangulaire et le développement durable, afin de discuter de la manière dont travailler ensemble pour réaliser les objectifs de développement durable de l'ONU.

Les pays d'Afrique de l'Est devraient gérer leurs relations commerciales avec les pays voisins de manière à renforcer la croissance économique et à réduire la pauvreté, a estimé M. Macharia.

Le commerce entre le Kenya, la Tanzanie, l'Ouganda, la République démocratique du Congo (RD Congo), le Rwanda et le Burundi peut encore progresser dans le cadre de la coopération Sud-Sud, de même que le commerce avec les pays au nord comme l'Éthiopie, a-t-il fait valoir.

"Nous devons gérer les relations avec nos voisins d'une manière qui ne politise pas les désaccords internes entre les différents pays de la région. La Tanzanie est un pays voisin et il a tiré profit du commerce entre les pays africains", a ajouté M. Macharia.

Les pays d'Afrique de l'Est devraient continuer d'ouvrir leurs frontières au commerce entre eux afin d'améliorer encore l'économie régionale, a estimé M. Macharia.

Les échanges entre les cinq pays de la Communauté d'Afrique de l'Est (CAE) ont baissé à 5,63 milliards de dollars en 2014, contre 5,8 milliards en 2013, selon le Bureau national kenyan des statistiques (KNBS).

Les récentes données économiques du Kenya montrent que le total des exportations de ce pays a baissé à 5,78 milliards de dollars en 2016, contre 5,8 milliards de dollars en 2015, cependant les pays africains restent les plus importants pays de destination des exportations.

Les dernières données du KNBS, publiées récemment, montrent que les échanges au sein de la CAE ont baissé de 3,1%, évaluant la portion des exportations destinée au Kenya à 2,34 milliards de dollars tandis que les exportations destinées à l'Europe représentent toujours 24,5% des exportations.

Le Pakistan reste la première destination des exportations du Kenya dans la région asiatique, représentant 7,4% du montant total de 1,4 milliard de dollars des exportations kenyanes vers l'Asie. F