Le Maroc, acteur clé du partenariat sino-africain
Le Maroc est appelé à jouer un rôle de premier ordre dans la promotion du partenariat de plus en plus équitable et profitable entre la Chine et le continent africain. Le pays représente un pont naturel et une plateforme appropriée pour l'intensification des relations d'investissement et d'échanges entre la Chine et l'Afrique.
Grâce à son positionnement géostratégique, le Maroc est une destination privilégiée, en faisant une plateforme pour les investissements, les exportations et les activités offshoring. En effet, le Maroc permet aux investisseurs chinois d'avoir un accès préférentiel aux marchés de 55 pays (soit 1,2 milliard de consommateurs), avec lesquels le Maroc a conclu des accords de libre-échange (notamment les pays de l'UE, les Etats-Unis et les pays arabes). La Chine propose aussi de conclure un accord de libre-échange avec le Maroc, car elle considère le Maroc comme une porte d'entrée vers l'Afrique et peut également bénéficier de sa proximité avec l'Europe.
Portée par le roi Mohammed VI, la politique africaine du Maroc constitue un avantage de taille pour les partenaires chinois. En Afrique, la Chine est depuis 2009 le premier partenaire commercial, le deuxième du monde arabe et le premier partenaire commercial de neuf pays arabes. Pour le monde arabe, la Chine est le 7e partenaire commercial, et surtout le premier partenaire énergétique, mais aussi un grand marché de travaux publics et une destination importante d'investissements à l'étranger. Ces dernières années, la coopération sino-arabe dans les secteurs émergents, tels que la finance, l'aérospatiale et les nouvelles énergies, a également connu un développement vigoureux. De même, la croissance de l'économie chinoise et le renforcement du potentiel de ses entreprises créent des conditions favorables aux investissements à l'étranger, surtout en Afrique et dans les pays arabes.
Réputé pour ses importantes relations avec les pays de l'Afrique subsaharienne, le Maroc constitue ainsi un élément clé de cette éventuelle coopération triangulaire et stratégique gagnant-gagnant Chine-Maroc-Afrique. Surtout, lorsqu'on sait que le pays asiatique n'est pas fortement présent en Afrique francophone. En effet, le Maroc offre des possibilités aux entreprises chinoises pour réaliser des grands projets d'infrastructures, aussi bien dans le cadre de concessions BOT (Build - Operate and Transfer), que dans le cadre de partenariats public-privé (PPP). Ces projets concernent les infrastructures portuaires, ferroviaires, autoroutières et aéroportuaires.
Quatrième destination des investissements directs étrangers (IDE) sur le continent, première destination en Afrique du Nord pour les IDE entrants, premier investisseur en Afrique francophone, le Maroc dispose aussi de plusieurs atouts qui lui permettent d'être le moteur d'une dynamique régionale, notamment des infrastructures aux standards internationaux (zones franches, port de Tanger Med, autoroutes...), des mesures incitatives à l'investissement, ainsi que la présence de ses banques en Afrique. Dans ce sens, le partenariat tripartite Maroc-Chine-Afrique commence à trouver sa voie à travers la finalisation, avec la Banque centrale de Chine, d'un accord d'échange dirham-yuan de 15 milliards de dirhams (10 milliards de yuans).
Il s'agit d'une initiative de la Banque centrale chinoise, selon le gouverneur de Bank Al Maghrib (Banque centrale du Maroc). L'objectif est de faciliter les opérations commerciales, et même d'investissement, entre les opérateurs marocains et chinois. Ce projet s'est concrétisé après l'inauguration en mars 2016 d'une représentation de la Banque de Chine dans le centre financier de Casablanca (CFC). La création de ce bureau à vocation africaine, qui opère sous le statut CFC, vise à accompagner et à soutenir la stratégie de développement des entreprises chinoises en Afrique. Dans cette perspective, le groupe chinois Haite a convenu, avec Morocco-China International et le groupe marocain BMCE Bank of Africa, de la création d'un fonds d'investissement sino-marocain d'une taille cible d'un milliard de dollars. De même, l'équipementier chinois en télécommunications Huawei installe son nouveau siège pour la région Afrique francophone à Casablanca.
La Chine veut faire du Maroc une base de développement en direction de l'Afrique, avec en premier lieu la réalisation d'une cité industrielle près de Tanger (nord du Maroc). Elle prévoit d'y développer des activités industrielles et commerciales dans des secteurs clés, comme le textile, l'automobile ou l'aéronautique.
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