Niger : la solution au récurrent problème électrique passe par le solaire (experts)
French.china.org.cn | Mis à jour le 26-04-2017
Le Niger, pays sahélien, vaste de plus de 1.267.000km2, dispose d'un réseau électrique constitué d'à peine 800km de lignes de transport et de 2.700km de lignes de distribution.
La quantité d'électricité produite par la NIGELEC (la société nigérienne d'électricité) est nettement en deçà des besoins nationaux. Ce qui conduit à une couverture électrique extrêmement faible avec un taux d'accès au réseau électrique national de 6,5%. Pire encore, l'interconnexion haute tension, qui fournit depuis le Nigeria voisin plus de 80% du courant électrique consommé au Niger, est constamment en panne.
Pour atténuer les coupures intempestives d'électricité dans la capitale et ses environs, le président nigérien Mahamadou Issoufou avait procédé le 2 avril dernier à l'inauguration d'une centrale thermique de 100 mégawatt à Gorou Banda, sur la rive droite du fleuve Niger, dans la banlieue de Niamey.
Cependant, en dépit de la mise en service de cette centrale tant attendue de Gorou Banda, et avec toutes les assurances données par les autorités nationales, la solution au problème de la fourniture électrique semble loin d'être trouvée.
Dans la capitale, Niamey, ainsi que dans toutes les autres villes du pays, les populations continuent de subir, dans leur chair, le calvaire des délestages très prononcés de plusieurs heures.
A Niamey, la priorité est logiquement accordée aux zones dites "sensibles" que sont les hôpitaux, les centres de commandement, les casernes, au détriment des autres zones où les coupures sont souvent très longues.
Du coup, l'administration générale, les commerces et l'ensemble du secteur industriel sont bloqués par le manque d'électricité. En somme, pour Abdoulaye, diplomate nigérien, interviewé par un correspondant de l'agence Xinhua à Niamey, c'est l'économie nationale qui est affectée.
Il estime que "l'énergie, c'est la sève nourricière de l'économie". Pour lui, "pas de développement sans indépendance énergétique. L'énergie, c'est le socle du développement".
Par ailleurs, cette insuffisance de la fourniture en énergie électrique a entraîné une baisse drastique de la distribution d'eau dans la capitale. Depuis, les populations souffrent, en plus de la chaleur et de l'obscurité, d'une pénurie d'eau dans plusieurs quartiers de Niamey, autre effet des coupures d'électricité.
Ce qui fait dire à Abdoulaye que "le manque d'électricité compromet toutes les chances de développement de la population".
Le gouvernement nigérien envisage la réalisation prochaine d'autres projets en vue de trouver la solution définitive au problème de la fourniture électrique au Niger.
Il s'agit notamment de la production d'électricité à partir de la mine de charbon de Salkadamna (région de Tahoua, centre), d'une capacité de 500 mégawatts par jour, grâce à un financement de la Chine, dont le président nigérien Mahamadou Issoufou a procédé à la pose officielle de la première pierre en 2013.
Il en est de même de la construction de deux lignes de transmission haute tension : Soraz-Zinder-Maradi-Malbaza. Sur plusieurs centaines de kilomètres, ces deux lignes de 132 kv, sont construites par la Société de raffinage des hydrocarbures (SORAZ), société à capitaux sino-nigériens.
Ce projet a été rendu possible grâce à un prêt préférentiel de la Banque chinoise d'import-export, Exim Bank, d'un montant d'un milliard de dollars américains, soit l'équivalent de 480 milliards de FCFA, accordé au Niger pour le financement de divers projets.
Toujours dans le souci de résoudre définitivement sa dépendance dans le domaine de l'électricité et améliorer considérablement les conditions de vie de ses populations, le gouvernement nigérien avait initié le projet de réalisation du gigantesque barrage hydroélectrique de Kandadji, sur le fleuve Niger, environ 150km en amont de Niamey.
Ce barrage, dont les travaux étaient initialement prévus pour terminer en 2013, devait permettre à terme d'irriguer plus de 45.000 hectares et contribuer à la résorption du problème énergétique du Niger par la production d'une puissance installée de plus de 130 mégawatts.
Mais depuis juillet 2013, le contrat de construction du barrage confié à la société russe ZARUBEZHVODSTROY a été résilié par le gouvernement, pour "incapacité technique".
Selon le haut commissaire du barrage de Kandadji, M. Amadou Harouna, un dossier de pré-qualification des entreprises concernées par le dossier a d'ores et déjà été élaboré et envoyé à tous les partenaires du Niger ; un appel d'offres de pré-qualification sera incessamment lancé.
L'objectif pour le président Issoufou est que le barrage de Kandadji soit mis en oeuvre avant le 2 avril 2021, date de la fin de son second mandat. Mais pour atteindre cet objectif, de l'avis de la majorité des Nigériens, le gouvernement doit simplement confier sa réalisation à une entreprise chinoise. M. Moussa, cadre de l'administration territoriale de rappeler, entre autres, le stade Général Seyni Koutché, le Pont de l'amitié sino-nigérienne, l'Hôpital national de référence et les deux échangeurs de la capitale, qui sont, selon lui, "quelques illustrations symboles de la qualité, la rapidité, le professionnalisme qui particularisent les entreprises chinoises dans la construction".
Pour le professeur Albert Wright, directeur à la retraite de l'Office national de l'Energie solaire du Niger (ONERSOL), ancien confrère du Nigérien Abdou Moumouni, premier professeur agréé en énergie solaire en Afrique subsaharienne, la solution du récurrent problème énergétique au Niger se trouve dans le solaire. "L'option solaire s'impose à nous", affirme-t-il.
Le Niger, l'un des points les plus ensoleillés de la Terre, ne profite malheureusement pas de cette richesse naturelle inestimable qu'est le soleil, dont les rayons chauffent le pays douze mois sur douze.
Selon Boubacar, directeur administratif, des pays comme la Chine, très avancée en la matière, peuvent partager leur expertise avec le Niger par des accords de coopération.
"La Chine peut également aider le Niger à assurer sa fourniture électrique en investissant davantage dans les énergies renouvelables", estime-t-il.
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