Réactions mitigées des dirigeants de l'UE à l'issue du premier tour de l'élection présidentielle française

Les dirigeants de l'Union européenne (UE) ont eu des réactions mitigées aux résultats du premier tour de l'élection présidentielle française, qui a vu se qualifier la candidate anti-européenne du Front national (FN), Marine Le Pen et le centriste pro-européen Emmanuel Macron pour le deuxième tour prévu au mois de mai.

Les réactions au premier tour de la présidentielle n'ont pas tardé. Un porte-parole de la Commission européenne a déclaré sur Twitter que son président Jean-Claude Juncker avait "félicité M. Macron pour son score au premier tour, et lui avait souhaité bonne chance pour la suite de l'élection". La Commission évite en général d'émettre des commentaires sur des élections nationales encore en cours.

Le négociateur en chef de l'UE pour le Brexit, Michel Barnier, a décrit M. Macron comme "un patriote et un Européen", en qui il avait confiance pour battre Mme Le Pen au cours du second tour, le 7 mai.

"La France doit rester dans l'Europe", a ajouté M. Barnier.

"La campagne électorale a été fortement influencée par le débat qui entoure l'Europe", ont déclaré dans un communiqué Ska Keller et Philippe Lamberts, dirigeants du Groupe des Verts / Alliance libre européenne, l'un des sept groupes du Parlement européen.

Le communiqué exprime son soutien envers M. Macron, et affirme que le groupe appelle le candidat centriste à consolider son programme, notamment pour ce qui est de la justice sociale et de la transformation écologique de l'Europe.

"Nous avons besoin que la France joue un rôle de leader dans ce domaine", souligne le communiqué.

Cependant, le populiste d'extrême-droite néerlandais Geert Wilders a quant à lui salué le score de Mme Le Pen comme "un jour heureux pour les patriotes de France et d'ailleurs, qui veulent plus de souveraineté nationale, moins d'UE et moins d'immigration".

"Elle est maintenant en route pour la dure bataille du second tour, et j'espère la voir devenir présidente", a déclaré M. Wilders, dont le parti a enregistré un résultat décevant aux élections néerlandaises un peu plus tôt cette année.

L'élection française a également été suivie de près en Allemagne, où les élections fédérales doivent avoir lieu en septembre. Les hommes politiques allemands ont rapidement réagi aux résultats du premier tour.

"Ces élections ont maintenant pour enjeu l'Europe dans son ensemble", a déclaré Sven Giegold, député allemand au Parlement européen.

"Les 21 % enregistrés par Mme Le Pen sont aussi la conséquence de l'attitude de donneurs de leçons des politiciens allemands envers le reste de l'Europe", a-t-il ajouté.

Martin Schulz, candidat social-démocrate allemand et ancien président du Parlement européen, a pour sa part espéré que M. Macron remporterait le second tour avec une large majorité, afin de vaincre "l'anti-européenne" Mme Le Pen.

"Nous ne devons pas sous-estimer la mobilisation nécessaire pour garantir que M. Macron remporte également le second tour... C'est maintenant ce qui doit se produire", a conclu M. Schulz.