Après l'attaque de Paris, le terrorisme revient au cœur de l'agenda électoral français
French.china.org.cn | Mis à jour le 22-04-2017
Le président François Hollande (au centre) et plusieurs ministres assistent à une réunion du Conseil de la défense vendredi au Palais de l'Élysée à Paris, après qu'un homme armé ait ouvert le feu la veille sur la police. Photo : AFP.
Le meurtre d'un policier sur les Champs Élysées, un des lieux iconiques de Paris, revendiqué par le groupe État islamique, a ébranlé les élections présidentielles françaises vendredi, alors qu'il ne reste que deux jours avant l'un des scrutins les plus indécis que le pays ait connu depuis longtemps.
Après une série d'atrocités attribuées aux djihadistes depuis 2015, la possibilité d'attaques sanglantes avant le premier tour de dimanche était crainte depuis longtemps, et l'attentat qui a eu lieu sur l'avenue mondialement célèbre a ramené les problèmes de sécurité au sommet de l'agenda de la campagne.
Trois des quatre favoris des élections -la dirigeante d'extrême droite Marine Le Pen, le centriste Emmanuel Macron et le conservateur François Fillon- ont annulé leurs manifestations de campagne prévues pour vendredi à la suite de l'attaque.
Marine Le Pen, largement considérée comme ayant adopté la ligne la plus dure sur la sécurité, a appelé la France à reprendre « immédiatement » le contrôle de ses propres frontières de l'Union européenne et à expulser tous les étrangers figurant sur une liste de surveillance du terrorisme.
« Cette guerre qui est menée contre nous est sans fin et impitoyable », a-t-elle déclaré dans un discours marqué par la fermeté, concentrant ses critiques sur la « monstrueuse idéologie totalitaire » qui est derrière l'attentat de jeudi soir, perpétré par un Français de 39 ans connu pour ses liens avec les djihadistes.
Emmanuel Macron, un centriste de 39 ans que d'autres candidats ont décrit comme étant trop inexpérimenté pour protéger la France du terrorisme, a quant à lui mis en garde contre toute tentative d'utiliser l'attaque à des fins politiques. « Je pense que nous devons tous faire preuve d'esprit de responsabilité en ces moments extrêmes, ne pas céder à la panique et ne pas permettre qu'ils soient exploités, ce que certains pourraient essayer de faire », a-t-il déclaré sur une station de radio française.
L'homme armé a ouvert le feu avec une arme automatique sur une camionnette de la police jeudi vers 21 heures, déclenchant la panique au sein des passants qui se sont enfuis pour protéger leur vie.
Après avoir tué le policier et blessé deux de ses collègues à quelques centaines de mètres de l'Arc de Triomphe, l'homme armé a été abattu alors qu'il essayait de s'enfuir à pied.
Un communiqué de l'agence de propagande de l'État islamique, Amaq, a déclaré que le tireur était l'un de ses « combattants », l'identifiant comme « Abu Youssef le Belge ». Mais les autorités françaises ont précisé que l'auteur de l'attaque était en fait un Français âgé de 39 ans vivant en banlieue de Paris, dont ils n'ont d'abord pas donné le nom.
La revendication du groupe terroriste a soulevé des inquiétudes chez certains qui craignent qu'un éventuel deuxième terroriste puisse être en liberté.
Vendredi, les autorités françaises ont annoncé qu'un suspect recherché par la police belge, soupçonné d'avoir prévu de se rendre en France jeudi, s'est livré de lui-même dans un poste de police de la ville belge d'Anvers.
Le porte-parole du ministère français de l'Intérieur, Pierre-Henry Brandet, a déclaré qu'il était « trop tôt pour dire » si l'homme était lié à l'attaque de jeudi soir. Néanmoins, lors d'une perquisition de son domicile, la police belge a trouvé des armes, des cagoules et un billet de train à destination de la France et dont le départ était prévu pour jeudi matin.
Le tueur identifié par les autorités françaises était connu de la police antiterroriste, ont déclaré des sources à l'AFP. Il avait été arrêté en février dernier, soupçonné de fomenter un complot pour tuer des policiers, mais il avait été relâché faute de preuves. Selon d'autres sources, il avait déjà été reconnu coupable en 2005 de trois chefs d'accusation de tentative de meurtre, dont deux contre des policiers. Trois personnes ayant des liens avec lui ont par ailleurs été interrogées par la police.
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