Risque de famine dans la région du lac Tchad, selon le directeur de la FAO (SYNTHESE)
French.china.org.cn | Mis à jour le 12-04-2017
Après des années de hausse des températures, de violences extrémistes et de techniques agricoles obsolètes, de grandes zones dans quatre pays autour du lac Tchad sont menacées de famine, a prévenu mardi l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO).
"La région fait face à une crise humanitaire et environnementale, qui deviendra encore plus inquiétante si des mesures ne sont pas prises presque immédiatement", a affirmé le directeur général de la FAO, José Graziano da Silva, de retour de la région du lac Tchad.
La région fournit de l'eau potable pour les villages et le bétail, aide à irriguer les terres agricoles et soutient les pêcheurs dans certaines zones du Cameroun, du Tchad, du Niger et du Nigeria.
Avec l'arrivée de la principale saison de plantation en mai et en juin, fournir des semences aux agriculteurs pauvres à temps est un important moyen pour améliorer la sécurité alimentaire dans la région, a expliqué aux journalistes le directeur de la FAO.
Mais pour l'instant, l'argent promis par les pays donateurs pour financer ces semences et d'autres programmes dans la région tarde à arriver. Les Etats-Unis s'étaient par exemple engagés à envoyer 62 millions de dollars l'année dernière, mais seulement 10 millions ont pour l'instant été transmis à l'organisation, a indiqué M. Graziano da Silva.
Sans financement, près de 50.000 personnes dans la région du lac Tchad pourraient faire face à la famine, a affirmé le responsable onusien. "Ce sont des fermiers", a insisté M. Graziano da Silva, "sans agriculture, sans leur bétail, ils risquent de mourir".
L'assèchement des eaux dans le lac Tchad est l'une des principales raisons derrière le manque d'opportunités pour les habitants de la région.
Selon M. Graziano da Silva, les principaux facteurs de l'assèchement du lac sont le changement climatique et l'utilisation inefficace de l'eau pour l'agriculture locale.
Cette situation désastreuse est exacerbée par les activités de Boko Haram, un groupe extrémiste nigérian ayant des liens avec l'Etat islamique. En effet, la présence de Boko Haram peut compliquer l'acheminement de l'aide dans de nombreuses zones des régions touchées.
"Maintenant, la région est plus stable", a déclaré le responsable onusien. "Les extrémistes ont moins d'influence et l'impact d'El Nino a finalement diminué. Il est temps de prendre des mesures."
M. Graziano da Silva prévoit la multiplication du type de problèmes rencontrés dans la région du lac Tchad.
L'utilisation de l'irrigation moderne est l'une des principales réformes qui contribueront à réduire les pressions sur le lac Tchad.
Le directeur général a également déclaré qu'il était important d'aider à compenser les agriculteurs pour la perte de bétail, de fournir une plus large variété de graines plus résistantes et de former les agriculteurs.
"A moins de répondre aux problèmes comme on fait face à une situation de crise, les problèmes ne seront jamais résolus, a-t-il déclaré. Bien sûr, le premier objectif est d'apporter de la nourriture à la population affamée. Mais après cela, nous devons continuer pour trouver les moyens de rendre la production alimentaire plus durable, plus autonome et plus résistante".
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