La sécurité publique à Paris fortement critiquée suite au meurtre d'un Chinois dans la capitale du romantisme
Après le meurtre de Liu Shaoyao, ressortissant chinois résidant depuis de longues années en France, par des policiers le 26 mars à son domicile parisien, la communauté chinoise a protesté sans discontinuer contre les injustices de la police française, suscitant un large intérêt et un fort soutien de la société française. L'affaire Liu Shaoyao met en évidence une nouvelle fois le travail peu efficace de la police française et les tendances à la discrimination raciale dans l'application de la loi. Un grand nombre de leaders de la communauté chinoise en France affirment que l'organisation des manifestations a pour objectif d'exprimer la volonté de la communauté chinoise et d'exhorter la police française à améliorer son travail dans l'application de la loi et à mettre fin aux discriminations.
【Protester pour assurer ses droits et intérêts légitimes】
Les protestations de la communauté chinoise continuent. Le 30 mars au soir, des bougies ont été allumées sur la place de l'Hôtel de ville de Paris pour rendre hommage à la victime. Sur place, le silence régnait.
Le journaliste a constaté, à travers les contacts avec la communauté chinoise et par le biais des propos tenus sur les réseaux sociaux, que le mécontentement et l'indignation de la communauté chinoise à Paris ne se sont pas calmés, bien que plusieurs jours se soient passés après le meurtre de Liu Shaoyao à son domicile par la police.
La voix émise par la communauté chinoise pour protester contre les violences policières a gagné le soutien du public français. On pouvait remarquer la présence de Français presque partout sur les lieux de la manifestation organisée par la communauté chinoise du 19e arrondissement le 28 mars au soir. « Je suis venu pour apporter mon soutien à la famille de la victime, et aussi pour appeler au règlement des violences policières en France. Plusieurs incidents similaires prouvent que le problème des violences policières devra être radicalement résolu en France », a ainsi dit un étudiant français du nom de Jean.
【S'exprimer pour ne pas être victime de discrimination】
« Nous sommes effrayés par le fait que des policiers aient forcé la porte du domicile de Liu Shaoyao et tiré sur lui sans avertir », confirment des Chinois à propos de l'enquête. Or, la raison plus profonde est que la communauté chinoise à Paris éprouve depuis longtemps de la rancune face au travail peu efficace de la police française et aux tendances à la discrimination raciale.
Un Chinois travaillant depuis 20 ans en France dit qu'il est vrai que certains policiers font preuve de discrimination dans leur travail: « J'ai vu de mes propres yeux des magasins tenus par des Chinois pillés ou volés alors que soit la police fermait les yeux, soit elle relâchait les suspects quelques jours plus tard. Ce qu'elle fait ne sert à rien. Maintenant que la police française est allée jusqu'à tuer quelqu'un en tirant sur lui, cela doit faire l'objet d'une enquête radicale ».
Sur les réseaux sociaux, on peut trouver beaucoup de commentaires critiquant la mauvaise sécurité publique en France et l'insuffisance des capacités de la police dans son travail. Selon Pierre Picquart, spécialiste des questions chinoises à l'Université Paris VIII, certains Chinois en France sont victimes de racisme parce qu'ils sont facilement attaqués à cause de leur habitude d'avoir sur eux de l'argent liquide. Mais le fait que des malfaiteurs soient punis légèrement donne l'impression que la police n'a pas rempli fidèlement son devoir.
« En général, les Chinois n'aiment pas protester ou s'exprimer en public », dit Pierre Picquart. « Mais quand ils agissent ainsi, cela signifie qu'ils sont déterminés à regarder en face les discriminations et à exprimer leurs revendications légitimes ».
Selon Sun Tao, président de l'Association des avocats chinois de France, l'affaire Liu Shaoyao montre, sur le plan juridique, l'impératif pour la France, dans le cadre de la nouvelle loi sur la sécurité publique, de perfectionner les règles d'application pour la police et de renforcer la formation des policiers pour l'application de la loi de manière raisonnable.
Les restrictions concernant les tirs par des policiers étaient très rigoureuses en France. Mais dans le contexte de détérioration de la sécurité publique et de l'aggravation de la situation anti-terroriste ces dernières années, la France a commencé à amender la loi sur la sécurité publique qui avait été adoptée par l'Assemblée le 28 février 2017.
« Evidemment, l'affaire Liu Shaoyao est directement liée à l'assouplissement des conditions permettant à la police de tirer », dit M. Sun Tao. « Et on peut douter que la police française ait renforcé la formation sur l'application de la nouvelle loi relative à la sécurité ».
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