Un ressortissant chinois abattu à Paris, la famille conteste la version de la police
French.china.org.cn | Mis à jour le 29-03-2017
L'ambassade de Chine en France a publié hier sur son site officiel un communiqué sur le décès d'un ressortissant d'origine chinoise abattu par la police le 26 mars dans le 19e arrondissement de Paris. L'ambassade a immédiatement enclenché son mécanisme d'urgence et a contacté la police française pour comprendre la situation, en exigeant que la lumière soit faite le plus rapidement possible.
Une interview exclusive par le site d'information www.thepaper.cn de Chen Shaoqi, président de l'Association des compatriotes de Qingtian à Paris, nous a appris que le défunt, M. Liu, était un homme originaire de la province du Zhejiang, âgé de 57 ans. L'incident est survenu à son domicile, dans la résidence Villa Curial située sur la rue Aubervilliers du 19e arrondissement de Paris. M. Liu y vivait avec sa femme, leurs quatre filles et leur fils.
Chen Shaoqi a rapporté les propos de la fille âgée de 21 ans de M. Liu, qui a expliqué que dimanche soir vers vingt heures, alors que son père était dans la cuisine en train de découper du poisson à l'aide de ciseaux, une voix forte s'est élevée à l'étage. Ne supportant plus les cris, son père est monté pour tirer la situation au clair. Il avait bu ce soir-là, et sa voix forte a conduit les voisins à appeler la police. Lorsque les policiers sont arrivés, il était de retour en cuisine et continuait à découper du poisson. Des coups rapides et forts ont retenti à la porte (il s'est ensuite avéré que trois policiers en civil, deux hommes et une femme, se trouvaient à la porte, mais la famille craignait d'ouvrir, car en France, certains voyous se font passer pour la police pour commettre des crimes).
« Mon père ne voulait pas qu'ils entrent, les policiers ont sonné et frappé pendant plusieurs minutes. Mon père a fini par venir à la porte avec les ciseaux qu'il utilisait pour le poisson à la main, puis les policiers ont commencé à vouloir défoncer la porte. En une dizaine de secondes ils étaient entrés, mon père et ma sœur étaient à côté de la porte. Mon père est allé vers la porte, il a reculé, et la police a ouvert le feu. Quelques secondes plus tard il était mort », a déclaré la fille aînée.
Chen Shaoqi explique que les versions de la police et de la famille divergent. La famille affirme que la police a ouvert le feu sans le moindre avertissement, alors que la loi française exige que deux avertissements soient prononcés. La police a déclaré que le défunt a tenté d'attaquer un agent avec des ciseaux et que son collège a riposté. Comme ils étaient en civil, aucun instrument d'enregistrement n'a été utilisé.
M. Chen a rapporté que l'ambassade de Chine s'est entretenue avec les représentants de la communauté chinoise en France. La police a bloqué l'accès au lieu du drame, la femme et les cinq enfants de la victime séjournent actuellement à l'hôtel.
Selon le communiqué de l'ambassade de Chine en France, le 26 mars autour de vingt heures, un homme a trouvé la mort dans le 19e arrondissement de Paris durant un affrontement avec la police. En apprenant cette information, l'ambassade a immédiatement lancé son mécanisme d'urgence de sécurité et la section consulaire a contacté la police française pour comprendre la situation, en exigeant que toute la lumière soit faite sur l'incident.
La police a déclaré qu'une enquête était en cours. L'ambassade de Chine maintiendra un contact étroit avec les forces de l'ordre françaises pour découvrir la vérité et protéger la sécurité et les droits des ressortissants chinois. La section consulaire est allée rendre visite à la famille du défunt et a présenté ses condoléances.
Selon l'AFP, la police a été appelée le 26 mars à propos d'un différend familial dans le 19e arrondissement. Sur place, l'homme aurait agressé à l'arme blanche un policier, et son collègue aurait ouvert le feu en légitime défense.
Le 7 août 2016, Zhang Chaolin, un ressortissant chinois originaire de Wenzhou résidant en France, avait trouvé la mort dans le département de Seine Saint-Denis en banlieue nord de Paris, des suites de ses blessures après un vol violent. La communauté chinoise avait organisé plusieurs rassemblements pour lui rendre hommage. Le 4 septembre, plus de 10 000 ressortissants chinois avaient manifesté contre les violences dont ils sont victimes, et avaient demandé au gouvernement français d'améliorer la sécurité, de sévir contre les vols, ainsi que de protéger la vie et les biens des résidents locaux.
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