La Côte d'Ivoire aspire à devenir un pôle rizicole avec l'appui de la Chine (PAPIER D'ANGLE)

Les autorités ivoiriennes comptent dynamiser la production rizicole du pays afin de relever des défis aux niveaux national et sous-régional.

A travers l'Office national de développement du riz (ONDR), le gouvernement ivoirien a élaboré, une stratégie nationale de développement de la riziculture sur la période 2012-2020, en vue de satisfaire l'ensemble des besoins de consommation nationale en riz blanchi de bonne qualité, avec une production locale de 1,9 million de tonnes qui devra être portée à l'horizon 2018 à environ 2,1 millions de tonnes.

Le coût total du projet s'élève à 672 milliards de FCFA (plus de 1,3 million de dollars) à mobiliser à travers le Fonds de développement de la riziculture, les apports des partenaires au développement et ceux du secteur privé.

Lors d'un récent entretien avec des médias, le directeur général de l'Office national pour le développement rizicole (ONDR) Yacouba Dembelé a assuré que le pays "met les bouchées doubles" pour atteindre l'autosuffisance en riz.

"Entre 2012 et 2013, les importations de riz ont diminué de 30%", a-t-il indiqué. Pour Yacouba Dembelé, le cap est aujourd'hui mis sur la performance rizicole et il convient de "labeliser" le riz ivoirien.

"En plus d'atteindre l'autosuffisance, nous voulons devenir un pôle rizicole dans la sous-région", a-t-il noté.

A l'occasion d'une rencontre avec les populations à Daoukro au centre du pays, le président ivoirien Alassane Ouattara a prôné une "offensive rizicole" qui consiste en une synergie d'action des autorités et des riziculteurs, afin de relever le défi.

LA CHINE, UN PARTENAIRE STRATEGIQUE

Pour des experts, la Chine représente un partenaire utile et stratégique pour la Côte d'Ivoire, dans sa volonté de parvenir à l'autosuffisance en riz et de devenir un pôle rizicole sous-régional.

"La Chine a posé des actes forts au profit de la Côte d'Ivoire en matière de riziculture, à l'exemple d'un important don d'engrais, de motoculteurs, de faucheuses, de batteuses et de décortiqueuses, fait aux autorités agricoles ivoiriennes, le tout d'une valeur marchande d'environ 1,5 milliard FCFA", a rappelé Mamadou Bamba, un ingénieur agronome ivoirien.

De son avis, ce don composé de produits et de matériel mécanique pour la relance de la riziculture est "un signe fort qui témoigne du soutien indéfectible de la Chine, grand producteur de riz, au peuple de Côte d'Ivoire".

Pour d'autres experts, le projet hydro-agricole de Guiguidou (dans le sud-ouest, à 180 km d'Abidjan) apparaît comme l'un des exemples tangibles de la coopération sino-ivoirienne dans le domaine agricole, notamment sur le plan de la riziculture.

Un don de la Chine de plus de 2,7 milliards de francs CFA a servi au financement du projet "modèle" réalisé à travers l'aménagement d'une surface de 442 hectares.

Sur le périmètre rizicole de Guiguidou, l'expertise chinoise intéresse les Ivoiriens, surtout en ce qui concerne les savoir-faire, les systèmes de drainage et d'irrigation notamment.

"Ce projet a permis non seulement d'augmenter le rendement et les revenus, mais il a aussi eu pour avantage de faire acquérir des techniques modernes de la riziculture", a expliqué un expert de l'Agence nationale d'appui au développement rural (ANADER).

Le riz constitue une céréale de grande consommation dans le pays, notamment dans la région ouest du pays où il occupe une place de choix dans les habitudes alimentaires.

Pour des observateurs, les perspectives sont bonnes eu égard à la mobilisation des acteurs de l'agriculture et au déploiement tant par l'État que par ses partenaires de moyens conséquents pour permettre à la Côte d'Ivoire de relever le noble défi de l'autosuffisance en riz. F