RDC : guerre de succession après la mort de Tshisekedi (SYNTHESE)
French.china.org.cn | Mis à jour le 21-02-2017
La mort d'Etienne Tshisekedi il y a quelques semaines à Bruxelles, en Belgique, a déclenché une guerre de succession parmi les membres du Rassemblement de l'opposition, principale plate-forme de l'opposition congolaise, dont M. Tshisekedi présidait le Conseil des sages. Pour tenter de faire face à cette crise, les membres de l'opposition se sont réunis dans un Rassemblement pour le remplacement de M. Tshisekedi.
Avant sa mort, le président du Conseil des sages du rassemblement avait été choisi pour présider le Comité national de suivi de l'accord (CNSA) signé entre divers acteurs politiques au mois de décembre dernier à Kinshasa pour une gestion consensuelle du pays jusqu'aux prochaines élections.
Ce lundi, après une rencontre entre le président Joseph Kabila et les évêques à Kinshasa, le secrétaire général de la CENCO, l'abbé Donatien Nshole a rapporté que selon le président "si le rassemblement trouve un président du Conseil des sages en remplacement de M. Tshisekedi, c'est lui qui présentera une liste de candidats pour le poste de Premier ministre".
La présidence du Conseil des sages est donc au centre de toutes les tensions, alors qu'une guerre de succession occupe les membres du rassemblement.
Durant les discussions sur les "arrangements particuliers", en cours à Kinshasa depuis plusieurs jours pour tenter d'organiser la période de transition, l'opposition a montré un grand nombre de divisions internes, notamment sur le choix du futur Premier ministre. Auparavant, beaucoup accusaient M. Tshisekedi de vouloir nommer son propre fils, Félix Tshisekedi.
Avant le départ du leader d'opposition pour la Belgique, des experts estimaient déjà que le débat sur le choix du futur Premier ministre divisait profondément les membres du rassemblement, la faute aux ambitions partisanes des uns et des autres.
Dans cette opposition réunie au sein du rassemblement, les divisions internes sont de plus en plus visibles et ouvertes, avec ceux soutenant les frondeurs du G7, et d'autres très favorables au célèbre homme d'affaires Moïse Katumbi, candidat déclaré et ancien gouverneur du Katanga, devenu opposant au président Joseph Kabila.
Selon quelques analystes interrogés par Xinhua sur ces divergences au sein de l'opposition, certaines grandes figures de la plate-forme veulent soutenir et imposer la candidature de M. Katumbi à la tête du Conseil des sages pour faciliter son retour au pays.
D'ailleurs, quelques semaines après la signature de l'accord politique du 31 décembre dernier, les membres du G7 avaient ouvertement exprimé leur soutien à l'Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) d'Etienne Tshisekedi, dans l'objectif de nommer leur candidat au poste de Premier ministre.
Toutefois, le soutien du G7 n'a pas fait l'unanimité au sein de la plate-forme. Le groupe Dynamique de l'opposition, membre du rassemblement, s'est déclaré non favorable à la proposition du G7.
Ce mardi à Kinshasa, une figure éminente du rassemblement et proche de M. Tshisekedi depuis plusieurs années, Joseph Olenga Nkoy, président des Forces novatrices pour l'union et la solidarité (FONUS) et membre de cette même Dynamique de l'opposition, a mis en garde les membres du G7, proches de M. Katumbi, contre toute candidature précoce au poste du président du Conseil des sages.
"Mes amis de la Dynamique de l'opposition m'ont désigné comme candidat au remplacement d'Etienne Tshisekedi à la tête du Conseil des sages du rassemblement et au CNSA. C'est pour poursuivre la lutte d'Etienne Tshisekedi", a déclaré M. Olenga Nkoy ce lundi à Kinshasa.
Contactés peu après la mort de M. Tshisekedi par Xinhua, des analystes affirmaient que cette méfiance autour de la succession du leader de la coalition et les divergences sur la gestion des ambitions personnelles risquaient de faire éclater cette plate-forme, au moment même de l'arrivée du très attendu nouveau gouvernement, conformément à l'accord de décembre dernier.
Pour d'autres analystes joints par Xinhua, cette méfiance se justifie aussi par le fait que plusieurs chefs de la coalition sont de récents frondeurs de la majorité présidentielle, le groupe des G7, n'inspirant guère la confiance des anciens compagnons d'Etienne Tshisekedi.
Parmi ces dirigeants, on trouve Moïse Katumbi, Pierre Lumbi, ancien conseiller à la sécurité du président Kabila, ou encore Oliver Kamitatu, ex-ministre du Plan, ayant tous quitté la majorité présidentielle l'an dernier suite aux divergences liées à la fin du mandat du président Kabila.
Déjà privée de son vice-président, Charles Mwando Nsimba, décédé en Belgique en décembre dernier, la plate-forme issue du conclave de l'opposition de juin 2016 à Genval en Belgique, est confrontée au difficile choix d'un nouveau leader. Or, personne en dehors de deux illustres disparus ne semble avoir assez de légitimité pour présider le rassemblement.
"Ni le G7, ni l'AR (Alternance pour la République) ne peuvent prétendre à la présidence du rassemblement. Il faut avoir fait notamment 15 ans dans l'opposition et appartenir à un parti politique qui a plus de 20 ans d'existence pour être candidat au poste du président du Conseil des sages", a affirmé M. Olenga Nkoy.
En attendant, les négociations sur les arrangements particuliers pour la mise en oeuvre de l'accord sont toujours bloquées à Kinshasa, suite aux divergences entre les deux parties.
Le président Kabila, qui pourrait profiter des divisions de l'opposition, à ce lundi réitéré aux évêques médiateurs sa ferme volonté de voir l'opposition déposer une liste de candidats PM pour la nomination. F
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