La nouvelle route ferroviaire de la soie, pont entre la Chine et l'Europe (1/2)

Par : Yann |  Mots clés : Xi Jinping~voie ferrée
French.china.org.cn | Mis à jour le 18-01-2017

Les transports ferroviaires semblent être de nouveau en vogue depuis le lancement il y a quelque temps de liaisons de fret ferroviaire entre la Chine et l'Europe. Avec un délai de livraison plus court que par bateau et un coût moins élevé que l'avion, ce vieux moyen de transport commence à retrouver de son énergie et de sa vitalité en Chine et dans les pays situés sur l'ancienne Route de la Soie.

Cette connexion ferrée fait partie de "la Ceinture et la Route", qui comprend la "Ceinture économique de la Route de la soie" et la "Route de la soie maritime du XXIe siècle". Proposée en 2013 par le président chinois Xi Jinping, cette initiative visant à construire un réseau d'échanges commerciaux et d'infrastructures reliant l'Asie à l'Europe et à l'Afrique le long des routes commerciales d'autrefois a commencé à porter ses fruits.

LA NOUVELLE ROUTE FERROVIAIRE DE LA SOIE

Parti d'Yiwu, dans l'est de la Chine, le premier train de fret à destination de Londres s'est élancé le 1er janvier pour un voyage de 12.000km devant durer 18 jours. La capitale britannique deviendra ainsi la quinzième ville européenne à profiter de cette liaison ferroviaire Chine-Europe, selon la China Railway Corporation (CRC).

"Le transport ferroviaire est une révolution dans le commerce avec la Chine. Il simplifie le transport et permet à la Chine et à l'Europe de devenir, en quelque sorte,des voisins", commente Xavier Wanderpepen, expert du flux ferroviaire Europe-Asie-Chine à la SNCF, en réponse à des questions écrites de Xinhua.

Lancés pour la première fois en 2011 à Chongqing, dans le sud-ouest de la Chine, avec entre 82 et 100 conteneurs standard de 20 pieds à leur bord, les "ChinaRailwayExpress" (Crexpress) sont des trains express de marchandises à destination de l'Europe qui circulent de manière régulière et suivant des itinéraires fixes.

Selon les dernières statistiques publiées par la CRC, les Crexpress ont effectué 1.702 livraisons entre la Chine et l'Europe en 2016, enregistrant une hausse de 109%, dont 572 dans le sens retour (+116%). Les gares de fret destinées aux échanges internationaux ont assuré le transport de 42 millions de tonnes de marchandises (+12%).

A mesure que la construction des lignes s'accélère, les Crexpress jouent un rôle de plus en plus important dans la mise en oeuvre de "la Ceinture et la Route", qui vise à promouvoir les échanges commerciaux et culturels entre la Chine et l'Europe.

A ce jour, 16 villes chinoises ont ouvert des dessertes ferroviaires à destination de 15 villes étrangères, empreintant 39 voies de circulation.

Ce service est en plein essor : alors qu'il avait fallu quatre ans pour que le nombre de Crexpress franchisse la barre des 500, leur nombre est à présent passé de 1.500 à 2.000 en seulement trois mois et demi.

Avec l'expansion des lignes ferroviaires, la gamme de marchandises transportées s'élargit (téléphones mobiles, ordinateurs, vêtements, produits alimentaires, appareils électroniques, pièces détachées automobiles, etc.).

En vertu du plan quinquennal élaboré par la Commission nationale de développement et de réforme (CNDR), les Crexpress réaliseront chaque année 5.000 livraisons entre la Chine et l'Europe d'ici 2020 via ce réseau, ce qui pourrait représenter jusqu'à 80%du volume total des conteneurs transportés par voie ferrée à l'échelle mondiale.

UNE COOPERATION GAGNANT-GAGNANT ENTRE LA FRANCE ET LA CHINE

En 2016, le train de fret en provenance de Wuhan (Chine) et à destination de l'Europe a effectué 229 voyages, une hausse de 56,2% par rapport à 2015.

Située sur le fleuve Yangtsé, Wuhan est le chef-lieu de la province du Hubei et un important centre manufacturier du centre de la Chine. Aujourd'hui, cette ville tisse des liens de plus en plus étroits avec l'Europe, notamment la France, grâce aux échanges économiques en plein essor et aux liaisons ferroviaires.

Parmi les quelque 120 entreprises françaises qui se sont installées dans cette immense ville industrielle et commerciale figurent notamment des groupes renommés tels que PSA Peugeot Citroën, Alstom, Carrefour, Total, Renault ou encore Sanofi, selon les statistiques du consulat de France à Wuhan.

En outre, le siège social de PSA en Chine et en Asie du Sud-Est, actuellement situé à Shanghaï, sera délocalisé d'ici juin à Wuhan, qui entend devenir le plus grand centre de fabrication automobile de Chine.

Désormais, outre les voitures françaises qui se généralisent dans les rues de Wuhan, de plus en plus de produits "made in France" commencent à entrer progressivement dans la vie quotidienne des Wuhanais depuis le lancement en avril dernier de la première liaison de fret ferroviaire à destination de Lyon, une prolongation du trajet qui existait déjà entre la Chine et Duisbourg, en Allemagne.

En 2016, cette ligne a permis de transporter quelque 128 conteneurs standard de 20 pieds entre la Chine et la France.

En 15 jours, les trains de fret ont parcouru près de 11.500km à travers le Kazakhstan, la Russie, le Bélarus, la Pologne et l'Allemagne. Des transbordements sont nécessaires en raison de l'écartement des voies, identique en Chine et en Europe (1,435 m), mais différent dans les anciens pays de l'Union soviétique (1,520 m).

D'après Wang Lijun, PDG de la société de logistique Asie-Europe de Wuhan (WAE), les pièces détachées automobiles et les appareils électroniques et médicaux représentent la majeure partie des marchandises à destination de l'Europe. Dans le sens du retour, des caisses de bordeaux sont chargées dans des conteneurs à température et à humidité contrôlée.

Depuis le 17 septembre, avec l'aide de la mairie de Bordeaux, ville jumelée avec Wuhan, et d'associations viticoles bordelaises, à savoir l'Union des grands crus de Bordeaux, le Conseil des vins de Saint-Emilion et la Jurade de Saint-Emilion, quelque 5.000 caisses de vin français, réparties en trois lots d'une valeur totale de 250.000 euros, ont ainsi été acheminées à Wuhan.

Ces bouteilles de bonne qualité sont vendues à des prix abordables aux Chinois, qui tirent ainsi profit du fret ferroviaire, selon M. Wang. Et ce n'est qu'un début : "En 2017, nous entendons installer à Wuhan un centre de stockage et de commercialisation de produits français, à savoir du vin, des produits de luxe, des vêtements, des produits agroalimentaires et des produits d'usage courant", annonce-t-il.

(à suiv

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Source: Agence de presse Xinhua
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