Mauritanie : le tabagisme représente un défi majeur pour la santé publique

L'usage du tabac représente un défi principal pour la santé publique en Mauritanie où la consommation du tabac est très répandue, selon les autorités sanitaires.

"Le tabagisme représente un grand défi pour la santé publique dans notre pays et un facteur de risque majeur", a constaté Ahmed Ould Dié, secrétaire général du Ministère mauritanien de la Santé, qui s'exprimait mercredi devant une vingtaine de médecins de différentes provinces du pays.

Il a souligné que les risques du tabac sont d'autant plus dangereux pour "des maladies non transmissibles notamment le cancer des poumons, du sein, de la bouche et de l'œsophage ainsi que des maladies cardiaques en plus de son danger pour la femme enceinte et pour l'embryon".

Il a enfin souligné "la difficulté d'abandonner le tabac car la dépendance vis-à-vis des produits tabagiques entraîne beaucoup de comportements qui requièrent une assistance médicale et psychologique".

Ces constats ont été faits à l'occasion d'une formation des formateurs sur l'aide au sevrage tabagique organisé en collaboration avec l'Organisation mondiale de la santé (OMS).

Pour sa part, le Dr. Baptiste Jean Pierre, représentant de l'OMS en Mauritanie, a relevé que dans le pays "les mesures antitabac restent malheureusement timides et la législation quasi inexistante".

Cette situation, a-t-il poursuivi, est d'autant plus préoccupante si l'on sait que "la prévalence dépasse les 22% chez les jeunes de 13 à 15 ans et plus de 18% dans l'ensemble de la population".

Il a ajouté que "le tabac est vendu partout par tous et pour tous", soulignant au passage qu'en Mauritanie, "il n'y a ni culture du tabac, ni industrie du tabac".

Cependant, d'après lui, "beaucoup d'efforts ont été consentis dans le domaine de la sensibilisation et une prise de conscience sur les méfaits du tabac est en train de prendre forme".

Cette rencontre "est le début d'un processus qui, nous l'espérons, aboutira à intégrer le traitement de la dépendance à la nicotine dans les soins primaires", a-t-il conclu.