L'Ankole, vache sacrée d'Afrique en voie d'extinction
Vénérées pour ses longues cornes, les vaches d'Ankole (également appelées Watusi) sont des animaux sacrés dans l'ouest de l'Ouganda et de l'autre côté de la frontière rwandaise. Le statut d'un individu dans les tribus dépend du nombre et de la beauté du bétail qu'il possède.
"Elles sont très belles à regarder, surtout quand elles sont en très grand nombre. Elles sont considérées comme signes de richesse", a expliqué Fidel Ruzindazi, gardien de troupeau de 70 ans du district de Sembabule, à Xinhua dans une interview récente.
Dans la tribu des Bahima, l'Ankole sert de dote et était utilisée pour renforcer l'amitié, résoudre les conflits et nettoyer les péchés. Sa peau était utilisée pour faire des habits, des tapis et du linge de lit. Ses cornes étaient utilisées pour fabriquer des perles et des trompettes, entre autres.
Son urine servait pour nettoyer les récipients utilisés pour battre le lait et garder le yaourt. Son lait, selon les scientifiques, est très gras et sa viande est faible en cholestérol, ce qui la rend plus saine et plus nutritive comparée à celle des races exotiques.
Au fil du temps, il devient néanmoins de plus en plus difficile de garder les longues-cornes car elles ont besoin de larges pâturages. La population humaine grandissante, entre autres facteurs, a entraîné la réduction les pâturages disponibles.
Beaucoup de gardiens de troupeaux ont dû vendre certaines de leurs bêtes et se tourner vers des plus petits troupeaux de races exotiques et hybrides. Les races exotiques produisent plus de lait, plus de viande et ont besoin de moins de terre à brouter, rapportant ainsi plus d'argent.
Mais les experts ont mis en garde que si cette tendance se poursuivait, elle conduirait à l'extinction de la race indigène. En même temps que la perte de la race, les traditions culturelles et la connaissance indigène de cette race animale pourraient bien disparaître.
LES EFFETS DU CHANGEMENT CLIMATIQUE
Les effets persistants du changement climatique qui ont touché l'Ouganda ces dernières années ont perturbé les bergers qui ne savent plus s'ils doivent continuer avec les races exotiques ou revenir au bétail de longues-cornes qui peuvent résister aux effets.
La sécheresse qui dure entraîne des maladies que les races exotiques ne peuvent endurer. Elle a forcé les fermiers à recourir aux antibiotiques et aux acaricides pour traiter leurs races exotiques.
M. Ruzindazi a expliqué que certains gardiens de troupeaux avaient abandonné l'élevage pour se tourner du coup vers l'agriculture.
Le président ougandais Yoweri Museveni, lui-même ancien gardien de bétail, favorise le maintien des longues-cornes, estimant que les races indigènes peuvent survivre à la végétation de mauvaise qualité et se contenter des quantités limitées d'eau dans les temps de sécheresse. F
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