Diabète : un nouvel espoir de thérapie au Centre européen de Strasbourg
Le Centre européen d'étude du diabète (CeeD), basé à Strasbourg, qui vient de fêter ses 25 ans, travaille actuellement sur une thématique novatrice en diabétologie qui consiste à explorer la communication entre les muscles et le pancréas. L'idée : se servir des molécules sécrétées par les muscles, les myokines, pour leurs effets bénéfiques sur le pancréas.
Le CeeD, qui oeuvre depuis 1991 pour la sensibilisation de la population et pour le développement de traitements de substitution aux injections d'insuline, poursuit sa lutte contre le diabète, maladie chronique qui a enregistré une très forte progression au cours des 30 dernières années et qui affecte aujourd'hui plus de 420 millions de sujets dans le monde.
Selon l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), le diabète est devenu le troisième facteur de mortalité précoce dans le monde, après la pression artérielle et le tabagisme. En France, on dénombrait en 2015 près de 5,3 millions de personnes diabétiques.
Les effets réels du diabète et ses complications restent encore peu connus ou mal compris. Cette maladie chronique, silencieuse et indolore, se caractérise par un taux de sucre (glucose) trop élevé dans le sang (hyperglycémie). Cette accumulation dans le sang est due à un trouble de l'assimilation, de l'utilisation et du stockage des sucres apportés par l'alimentation.
Après avoir développé un projet de pancréas bio-artificiel et d'administration d'insuline par voie orale, le CeeD explore désormais la communication entre les muscles et le pancréas. L'objectif visé est de concentrer les effets du sport afin de prévenir le diabète chez un sujet, ralentir son développement chez le malade, mais aussi diminuer les besoins thérapeutiques. Sans pour autant remplacer l'activité physique adaptée à chaque malade.
"On dit souvent au malade qu'il bouffe trop, qu'il boit trop, qu'il ne fait pas assez de sport, et c'est peut-être vrai. Mais il ne faut pas oublier que le diabète est une maladie génétique", explique le professeur Michel Pinget, président fondateur du CeeD. "Les gènes du diabète, ce sont des gènes de survie, qui stockent le glucose et le sel, provoqués par des conflits, des guerres", poursuit-il.
La société de biotechnologies française Defymed, dont le siège est à Strasbourg, vient par ailleurs de conclure un partenariat avec une société américaine, Semma Therapeutics, qui développe des "cellules sécrétrices d'insuline dérivées de cellules-souches humaines embryonnaires".
Elle va pouvoir tester la fiabilité de son pancréas bio-artificiel nommé Mailpan, en le "remplissant" avec des cellules capables de sécréter de l'insuline dans le cadre d'un essai clinique sur l'homme à partir de 2019.
Cet essai aura lieu aux Etats-Unis, où la réglementation sur la recherche sur les cellules-souches est plus souple qu'en France.
Le pancréas bio-artificiel développé à Strasbourg est une poche en polymère destinée à être implantée dans l'abdomen des patients diabétiques via une courte opération chirurgicale. Dans cette poche seraient placées des cellules sécrétant de l'insuline afin de rétablir chez les patients concernés une régulation quasi naturelle du taux de sucre dans le sang et de les libérer ainsi de l'obligation de s'injecter quotidiennement de l'insuline.
Le Mailpan est doté d'une membrane semi-perméable qui laisse passer le glucose, les nutriments, l'oxygène et l'insuline, tout en restant imperméable au système immunitaire, de manière à éviter un phénomène de rejet des cellules implantées.
| Les dernières réactions Nombre total de réactions: 0 |
|
Sans commentaire.
|
| Voir les commentaires |









