Un universitaire sénégalais invite les Chinois à mieux connaître l'Afrique pour construire un modèle culturel
Un universitaire sénégalais a invité les Chinois à mieux connaître le continent africain dans sa globalité, les Africains dans leur diversité, et ce afin de construire un modèle culturel sur le continent.
Khalil Niang, un professeur assistant en philosophie à l'Université Cheikh Anta Diop de Dakar, estime dans une interview accordée à Xinhua qu'il y a une différence réelle entre les Chinois et les Africains dans le domaine culturel.
"Les Chinois ne connaissent pas très bien l'Afrique. Si les Chinois veulent construire un modèle culturel, il faudrait qu'ils comprennent mieux les Africains", affirme M. Niang, qui a bénéficié d'une bourse d'études en Chine et a rédigé une thèse sur la culture chinoise.
Côté Africains, M. Niang estime qu'ils doivent connaître le confucianisme. "On a besoin de s'inspirer de cette culture confucéenne qui d'un côté ne diffère pas tant que ça de nos valeurs culturelles. Il y a des ressemblances parfois assez troublantes des deux peuples. Par exemple, comment les personnes âgées sont traitées, mais aussi la valeur humaine".
L'universitaire, qui s'est rendu quatre fois en Chine, fait remarquer que la Chine est un pays "immensément riche" sur le plan culturel, et prône un renforcement des échanges culturels entre la Chine et le Sénégal.
Il rappelle à cet égard les visites au Sénégal de troupes artistiques de certaines provinces chinoises, et les spectacles organisés par l'ambassade de Chine au bénéfice des populations locales afin de leur présenter la profondeur de la culture chinoise.
Il salue également les visites de troupes sénégalaises en Chine ainsi que l'invitation d'acteurs culturels sénégalais en Chine pour qu'ils présentent au peuple chinois la culture et la civilisation du continent africain.
M. Niang estime que le fait d'octroyer des bourses à des étudiants sénégalais entre dans le cadre de ces échanges culturels. Tous les ans, il y a au moins 30 étudiants sénégalais qui partent en Chine. Ce qui leur permet, d'après lui, d'être "en rapports directs" avec les réalités culturelles de ce pays. Il y a aussi des bourses qui sont offertes aux ministères pour permettre aux fonctionnaires sénégalais d'aller en Chine et de découvrir des monuments historiques de ce pays, la cuisine chinoise, le mode de vie.
"La construction du Grand Théâtre de Dakar, du Musée des Civilisations noires, de l'Institut Confucius, et le projet d'édification d'un Centre culturel chinois symbolisent la vitalité des relations culturelles entre les deux pays. Ceci montre que la Chine est bien présente en Afrique et qu'elle veut vulgariser son modèle culturel au niveau du continent africain", relève-t-il.
M. Niang soutient qu'enseigner la langue et la culture chinoises est une manière pour la Chine de porter son influence culturelle positive sur le continent africain, au même titre que l'existence des instituts culturels.
Parlant de son expérience personnelle, M. Niang souligne qu'il y a en Chine "plein de richesses culturelles, avec des bâtiments et des monuments historiques qui sont tout le temps rénovés pour permettre aux visiteurs de connaître la grandeur de ce pays".
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