La Chine a un avenir radieux en Afrique (INTERVIEW)

"On sent que la Chine est en train de mener un assaut grâce à sa bonne politique et une connaissance des problèmes du continent africain", a déclaré lors d'un entretien tenu récemment avec Xinhua Evariste Bationo, spécialiste burkinabé des relations internationales.

"En conséquence, les partenaires habituels de l'Afrique - à savoir la France et les Etats-Unis - sont en train de perdre du terrain (...) si toutefois ces pays ne révisent pas leur politique vis-à-vis de l'Afrique", a expliqué M. Bationo, tout en affirmant que les pays francophones d'Afrique ont un héritage colonial, et qu'"il est difficile de bousculer l'ordre déjà établi".

Appréciant la politique de la Chine, M. Bationo a indiqué qu'elle est, de nos jours, l'un des plus gros exportateurs dans le monde.

"Ce géant est en train de conquérir des espaces et bouscule des acquis sur pas mal de terrains à travers le monde. Il y a un assaut économique qui est lancé par la Chine. Sa plus grande force reste la maîtrise de sa forte démographie. Tout producteur chinois dispose déjà d'un potentiel marché de consommateurs d'au moins 1,4 milliard de personnes. C'est ça qui fait la puissance de ce pays", a-t-il précisé.

Analysant les fondements de la politique chinoise, l'intellectuel burkinabé a rappelé des faits historiques selon lesquels la position actuelle des pays africains est liée à la manière dont l'après Seconde Guerre mondiale a été géré.

"Les options ont été différentes d'un bloc à un autre. L'approche privilégiée en Afrique a été différente en Asie. Il y a certains économistes qui ont tendance à comparer les petits dragons d'Asie à certains pays d'Afrique sans pour autant amener en toile de fond la manière donc cette question a été gérée", a-t-il dit.

Pour Alain Korbéogo, enseignant en université et spécialiste de la géo-politique, les politiques africains devraient s'inspirer de l'exemple du Parti communiste chinois pour construire le continent. Il s'agit de la bonne gouvernance en s'inspirant de l'expérience du développement endogène.

Selon lui, les Africains devraient travailler trois fois plus que les peuples des autres continents pour un développement endogène. "Personne ne viendra construire notre continent à notre place", a déclaré l'intellectuel burkinabé, précisant que l'Afrique doit obligatoirement se diriger vers la création des "Etats unis d'Afrique" pour impulser son développement.