Sommet du G20 : les dirigeants doivent dire non au protectionnisme commercial (COMMENTAIRE)
Huit ans après la crise financière internationale, la reprise économique mondiale demeure atone. Pire encore, le sentiment anti-commerce gagne du terrain.
A l'heure où le G20, la plate-forme de coopération économique internationale la plus influente au monde, s'apprête à ouvrir ses portes dans la ville chinoise de Hangzhou, il est temps pour les dirigeants qui y participeront de dire "non" haut et fort à la montée du protectionnisme commercial.
Le monde a connu récemment une montée du sentiment anti-commerce. Aux Etats-Unis, alors que le candidat républicain Donald Trump et sa rivale démocrate Hillary Clinton se livrent une lutte sans merci, les deux prétendants à la présidence américaine restent unis sur un front : celui de la remise en cause et de la critique du libre-échange.
Bien que certains observateurs estiment que les déclarations de M. Trump et de Mme Clinton vis-à-vis du libre-échange ne sont qu'une tactique électorale qui sera bien vite oubliée par le prochain locataire de la Maison Blanche, personne ne devrait tenir cela pour acquis.
En juin dernier, les Britanniques ont voté pour la sortie de leur pays de l'Union européenne (UE), et des incertitudes planent à présent sur les modalités des échanges commerciaux entre le Royaume-Uni et les Etats membres de l'UE.
L'Organisation mondiale du commerce (OMC) a également exprimé son pessimisme face à la situation de l'économie mondiale. Elle a ainsi récemment déclaré que les membres du G20 avaient pris 1.583 nouvelles mesures protectionnistes au total depuis 2008.
Parmi celles-ci, beaucoup sont des mesures anti-dumping ou de nature similaire dans le commerce de l'acier et d'autres métaux, telles que la décision prise en août dernier par l'UE d'imposer des droits anti-dumping sur les produits sidérurgiques chinois.
L'OMC a également exprimé sa préoccupation face à l'augmentation rapide du nombre de mesures discriminatoires.
Sans surprise, la croissance économique mondiale ralentit. L'OMC prévoit une croissance de 2,8% pour le commerce mondial cette année, soit le même niveau que l'année dernière.
Selon certains experts, plusieurs années seront nécessaires pour que le commerce mondial retrouve un taux de croissance annuelle de 7%.
En même temps, la valeur totale du commerce mondial des marchandises diminue. Elle est ainsi passée de 19.000 milliards de dollars en 2014 à 16.500 milliards de dollars l'année dernière, soit une chute de 13%.
Cette tendance doit être inversée. En tant que moteur important et indispensable de la croissance mondiale, le commerce ne doit caler à aucun prix.
Les membres du G20, qui s'étaient unis pour surmonter la crise de 2008 et sortir l'économie mondiale du marasme, doivent de nouveau prendre conscience qu'ils sont tous dans le même bateau et former un front uni face aux diverses formes de protectionnisme.
A l'occasion du sommet du G20, dont les travaux débuteront dimanche à Hangzhou, Beijing proposera une stratégie visant à stimuler le commerce mondial et l'investissement. Une fois mise en oeuvre, cette stratégie devrait accroître le volume du commerce mondial de 1.000 milliards de dollars par an et créer 21 millions d'opportunité d'emplois à travers le monde, dont 8 millions dans les pays en développement.
Les autres membres du G20 devraient se joindre aux efforts entrepris par la Chine pour empêcher le protectionnisme de saper les fondations d'une reprise plus rapide et plus saine de l'économie mondiale.
Face au spectre de la montée du protectionnisme, les membres du G20 et les autres partenaires commerciaux ne doivent plus rester les bras croisés.
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