Algérie : Les islamistes mènent une campagne contre la réforme de l'école et la ministre de l'Education (PAPIER GÉNÉRAL)

Par : Sofia |  Mots clés : Algérie, islamistes, école
French.china.org.cn | Mis à jour le 28-08-2016

Des partis politiques et des associations algériennes de tendance islamo-conservatrice sont revenus ces derniers jours à la charge en multipliant leurs actions contre la réforme de l'école, menée par la ministre de l'Éducation nationale, Nouria Benghebrit.

Le Front du changement (FC) avait consacré un Forum intitulé "la réforme du baccalauréat : entre réalité et polémique". En cette occasion, son chef Abdelmadjid Menasra a accusé la ministre d'être "chargée d' une mission douteuse, dont le but est de porter atteinte à l' identité algérienne".

Avant le FC, d'autres formations de la même tendance ont vivement critiqué les orientations de la ministre et ce jusqu'à l'accuser d'avoir des origines juives, une qualification perçue comme une insulte en Algérie.

En réalité, les partis islamistes reprochent en premier lieu à la ministre d'opter pour la langue française dans l'enseignement des matières scientifiques et techniques, au lieu de la langue arabe utilisée jusque-là. Aussi, ils ont montré leur inquiétude quant à "l'intention" de la ministre de vouloir réduire les heures d'enseignement de la matière de l'éducation islamique ou carrément la supprimer des programmes scolaires.

Une polémique qui a fait réagir le Premier ministre Abdelmalek Sellal qui, dans une réponse écrite, adressée au député Fateh Rebaï de Nahdha (Renaissance, islamiste), a indiqué qu'il "n'a jamais été question de réduire le volume horaire de l'éducation islamique" qui reste "une matière à part entière" dans le programme scolaire algérien. M. Sellal a également insisté sur le fait que la langue arabe demeure la langue de l' enseignement dans le pays.

La question de la langue arabe est intimement liée, selon l'idéologie islamiste, à la religion musulmane, tant le livre sacré du Coran a été dicté en cette langue. Autre élément qui fait réagir ces partis islamistes relève également du fait que la langue française est toujours considérée comme la "langue du colonisateur" qu'il faudrait remplacer, malgré son encrage dans la société, par la langue anglaise, notamment dans l' enseignement et autres domaines scientifiques et techniques.

Les programmes pédagogiques de deuxième génération qui seront appliqués dès la rentrée scolaire 2016-2017, prévue le 4 septembre, et sur lesquels s'appuie la réforme de

l'école, visent, selon le président de la commission nationale des programmes au ministère de l'Education nationale, Farid Adel, "le développement des capacités cognitives et de

l'esprit d'analyse et de déduction de l'apprenant contrairement aux programmes précédents qui, eux, étaient axés sur l'apprentissage par mémorisation".

Passées entre fin mai et début juin derniers, les épreuves du baccalauréat de la session 2016 ont été caractérisées par une triche inédite, lors de laquelle les sujets et les réponses ont fuité sur les réseaux sociaux. Une situation qui a mené le gouvernement à organiser une deuxième session, assortie d'une coupure des réseaux sociaux pendant la période de repassage des examens.

S'exprimant sur ces incidents qui avaient pris une tournure politique, Ahmed Ouyahia, secrétaire général du Rassemblement national démocratique (RND, au pouvoir) et directeur de cabinet du président Abdelaziz Bouteflika, avait estimé qu' il s'agissait "d'un complot perpétré contre la ministre de l'Education qui a engagé des réformes courageuses de

l'école. Des réformes qui déplaisent à certains", avait-il dit, sans accuser directement des acteurs du courant islamo-conservateur.

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Source: Agence de presse Xinhua
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