Le Brésil relâche les deux nageurs olympiques américains

Par : Vivienne |  Mots clés : Rio de Janeiro
French.china.org.cn | Mis à jour le 19-08-2016

Les nageurs de la délégation olympique américaine, Gunnar Bentz et Jack Conger, ont été relâchés après avoir passé quatre heures dans une station de police brésilienne, tandis que les autorités ont demandé à ce que leur compatriote, Ryan Lochte, soit interrogé aux Etats-Unis, dans une affaire présumée d'agression qui se serait déroulée dans la nuit du samedi au dimanche dernier et aurait impliqué quatre nageurs américains à Rio de Janeiro.

Mercredi soir, lorsque Bentz et Conger ont tenté d'embarquer dans un avion pour les Etats-Unis, ils furent arrêtés par la police brésilienne, qui avait des questions à leur poser concernant la validité de la plainte pour vol qu'avait déposée Lochte.

Au cours de leur détention, Bentz et Conger ont refusé de témoigner, selon des sources policières et l'avocat des nageurs, Sergio Guerra. Après avoir remis leur passeport aux autorités locales, les nageurs ont finalement été relâchés et transférés dans un hôtel proche de l'aéroport.

Les deux nageurs ont accepté de parler une nouvelle fois à la police jeudi, accompagnés de leur coéquipier James Feigen, qui aurait également été présent lors de l'incident et qui se trouve toujours au Brésil, selon le site d'information USA Today.

« Mes clients ont été débarqués de leur avion et contraints de faire un témoignage, ce qui est une aberration légale. Cependant, ce qui me choque le plus est qu'ils ont dû remettre leurs passeports [à la police] », critique l'avocat. Celui-ci ajoute que Bentz et Conger « ont eu très peur et n'ont pas compris pourquoi ils n'étaient pas autorisés à partir. »

D'après la version originale de Lochte sur ces événements, lui et ses coéquipiers - Feigen, Conger et Bentz – rentraient de soirée dans la nuit du samedi au dimanche, lorsque leur taxi fut stoppé par la police.

Il affirma qu'il ne s'agissait en fait pas de vrais policiers, mais de voleurs armés déguisés en policiers. Les voleurs auraient dit aux nageurs de s'étendre sur le sol - ce qu'ils ont tous fait à l'exception de Lochte - et c'est à ce moment-là, que l'un des voleurs aurait braqué son arme sur le front du nageur douze fois médaillé olympique. Les voleurs auraient ensuite pris le portefeuille de Lochte et l'argent des autres nageurs, mais laissé le téléphone portable et les accréditations de Lochte.

Initialement, Lochte et les trois autres nageurs n'ont pas rapporté l'incident au Comité olympique américain ni à la police brésilienne. La police a seulement commencé à enquêter, lorsque les médias ont eu vent de l'histoire par les parents de Lochte.

Cependant, dans une interview téléphonique avec Matt Lauer, Lochte a depuis changé sa version des événements, notamment la partie où les voleurs sont déguisés en policiers. A la place, il raconta à Lauer qu'ils s'étaient faits braqués en s'arrêtant à une station-service, dans laquelle ils s'étaient arrêtés pour utiliser les toilettes. Lochte a également déclaré, que le pistolet n'avait en fait pas été braqué sur sa tête.

La police brésilienne estime qu'il y a des incohérences majeures dans la version des événements des quatre nageurs, ce que Lochte impute au traumatisme de l'événement. Cependant, les images enregistrées par les caméras de sécurité montrent les quatre hommes en train de plaisanter après le vol présumé, ce qui, pour la juge brésilienne Keyla Blanc, ne constitue pas un comportement normal pour des personnes qui viennent de se faire braquer avec une arme à feu.

La police brésilienne pense que les quatre nageurs ont inventé toute l'histoire, afin d'éviter que la vérité ne ressorte. D'après la version policière des événements, les nageurs étaient ivres et se trouvaient à la station-service pour utiliser les toilettes. L'un d'entre eux aurait cassé une porte, entraînant une dispute avec le personnel de la station-service. La sécurité a appelé la police, mais les nageurs auraient tenté de s'enfuir avant son arrivée, ce qui aurait encore envenimé la situation. Selon des sources citées par les médias locaux, Lochte et ses coéquipiers auraient promis de payer pour les dégâts causés après l'incident.

De fait, la justice brésilienne a ordonné mercredi la rétention des passeports des quatre nageurs, mais Lochte était déjà rentré aux Etats-Unis un peu plus tôt dans la semaine. Même si aux Etats-Unis, les suspects peuvent être détenus sans mandat, les choses sont légèrement différentes au Brésil. La police, qui débarqua les nageurs de leur avion, avait une ordonnance de la cour pour les arrêter et les interroger. Selon le droit brésilien, le dépôt d'un faux témoignage à la police pourrait coûter six mois de détention et une amende aux nageurs.

Le droit brésilien stipule également, que les étrangers ne sont pas exempts du droit commun brésilien, ce qui fait que les nageurs pourraient être détenus, arrêtés et jugés selon le droit brésilien, même s'ils sont citoyens d'un autre pays.

 

 

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