Sommet du G20 : que peut attendre le continent africain ?
French.china.org.cn | Mis à jour le 05-08-2016
Cette année, le Sommet du G20 se tiendra dans la ville de Hangzhou en Chine. Le continent africain doit beaucoup attendre de ce sommet, quand on sait qu'il regorge de problèmes colossaux dans différents domaines.
L'Afrique compte près d'un milliard de consommateurs et le taux de croissance de son économie devrait avoisiner les 6 % au cours des cinq années à venir. Aujourd'hui, les enjeux auxquels l'Afrique fait face sont multiples: la sécheresse et la famine, le phénomène d'immigration, l'effondrement de l'économie. Mais aussi le terrorisme. Même si les dirigeants africains et les Africains eux-mêmes ne cessent de chercher des voies de sortie à ces problèmes, beaucoup reste encore à faire. Le sommet du G20 de septembre prochain pourra réellement être salvateur pour l'Afrique.
On se souvient encore qu'en avril 2009 se tenait le sommet du G20 à Londres. Dans un climat de crise financière internationale dont les pays développés peinaient à se relever, tout un arsenal de mesures a été pris pour une régulation du système financier international. Mais ce que cette crise, dont les répercussions continuent de se dérouler en chaîne, impose comme mutations dans l'ordre mondial actuel, va bien au-delà d'un lifting. A Londres, les pays émergents (la Chine, l'Inde, le Brésil, l'Argentine, l'Indonésie et l'Afrique du Sud), invités à la table des « grands », ont posé les termes de cette remise en cause, avec un état d'esprit que traduisait l'ancien président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva quand il parlait d'une crise « créée par des Blancs aux yeux bleus ».
Le sommet à l'époque n'avait rien apporté de concret à l'Afrique. D'ailleurs, celle-ci a été le grand perdant du point de vue des « retombées » des résolutions prises au sommet. L'Afrique, qui fait dix fois l'Europe, est le principal creuset des matières premières qui approvisionnent les industries occidentales. Pourtant, quelques pays seulement seraient conviés à ce sommet.
Le Sommet du G20 de cette année devra inciter les pays dits développés à prêter plus d'attention à l'Afrique. Il est anormal de constater aujourd'hui que les pays africains confient leurs intérêts aux puissances occidentales. Ce niveau d'immaturité et d'illégitimité que ces pays occidentaux imposent à l'Afrique doit cesser. L'Afrique est mature et doit défendre elle-même ses intérêts.
« L'Afrique est la seule région du monde qui n'est pas intimement liée aux processus de décisions internationales. Les pays riches doivent comprendre que le monde a changé et que l'Afrique d'aujourd'hui n'est plus celle de l'époque coloniale. Mais en même temps, il faut reconnaître que le processus qui a mené à l'organisation des sommets du G20 ne s'est pas fait sur une base géographique. Il a notamment tenu compte du niveau d'implication des pays convoqués dans l'économie mondiale. Mais cela n'excuse pas l'exclusion de l'Afrique. Il ne faut pas oublier que la plupart des matières premières sont fournies par l'Afrique et si l'Afrique va mal, le monde aura des problèmes. Après la Deuxième Guerre mondiale, les puissances ont créé les institutions de BrettonWoods pour réguler toutes les économies du monde. Seuls les pays du Tiers monde ont finalement respecté les réglementations de ces institutions. Si les pays développés avaient fait autant nous ne nous retrouverions pas dans la crise actuelle [...] » disait M. Youssouf Ouédraogo, Premier ministre du Burkina Faso de 1992 à 1994.
Pour cette année, l'Afrique compte beaucoup sur la Chine, son partenaire historique et surtout l'organisateur du sommet. Elle devra peser de tout son poids pour que le continent africain, qui regorge d'énormes potentialités, puisse être soutenu non seulement pour sa représentativité dans les instances internationales mais aussi pour que les difficultés auxquelles il fait face puissent être résolues.
Enfin, les Africains se doivent, pour financer leur développement, de mobiliser leurs ressources propres en se dotant de bourses régionales et nationales de valeur, de lever des fonds sur les marchés des capitaux, et d'engranger des investissements directs étrangers. C'est la ligne de conduite que la délégation de l'Union africaine doit défendre en liant des alliances stratégiques avec d'autres pays membres du G20 dont les intérêts sont en convergence historique avec ceux des pays africains : il s'agit de l'Afrique du Sud, de l'Arabie saoudite, de l'Argentine, du Brésil, de la Chine, de la Corée du Sud, de l'Inde, de l'Indonésie, du Mexique, de la Russie, et de la Turquie.
par Saint Régis Zoumiri, directeur de publication du Quotidien Palmarès (RCA)
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