Comment agiront les Philippines après la décision de la CPA ?
« Que ceux qui ont attaché la cloche au tigre soient chargés de la détacher », dit le proverbe chinois. Les problèmes sont mieux résolus par ceux qui les causent.
Quelle que soit l'idée du gouvernement philippin lorsqu'il a décidé de saisir la Cour permanente d'arbitrage pour régler ses différends territoriaux avec la Chine, ce n'était certainement pas que ce processus apporterait la paix et l'harmonie dans une mer tropicale tranquille.
La Chine a déclaré à maintes reprises qu'elle n'accepterait pas la décision du tribunal et qu'elle insisterait pour un règlement des différends par la négociation directe. Cette politique est maintenue.
En tant que pays voisins séparés par une mer, la Chine et les Philippines sont amies depuis des générations. Ils n'ont pas eu de différends territoriaux jusque dans les années 1970, lorsque les Philippines ont soudainement décidé que certains des îles et récifs appartenant à la Chine étaient en fait les leurs et ont commencé à les occuper sans même en informer la Chine. La Chine a réagi à cet affront avec retenue, c'est le moins que l'on puisse dire. Il n'est pas difficile de comprendre que dans cette affaire, c'est sur le territoire de la Chine que l'on a empiété, et non pas le contraire.
En 2013, le gouvernement de l'ancien président philippin Benigno S. Aquino III a ignoré les accords précédents avec la Chine et a couru à La Haye. Aquino III est depuis parti, et il incombe au nouveau président Rodrigo Duterte de ramasser les pots cassés. Ce dernier semble prêt et disposé à parler directement avec la Chine.
Même après la décision arbitrale absurde, la Chine conserve sa foi en une solution pacifique et accueille les pourparlers directs sur la table des négociations.
Une déclaration publiée par les dirigeants chinois mardi indique que la Chine est toujours prête à résoudre pacifiquement les différends par la voie des négociations et des consultations avec les Etats directement concernés. La Chine fera tout pour obtenir des résultats mutuellement bénéfiques et pour maintenir la paix vitale à la stabilité et à la prospérité dans la région.
Un retour à la table de négociation, et par la suite une solution de long terme, est dans l'intérêt de toutes les parties, et la balle est maintenant dans le camp des Philippines. Le président Duterte a esquissé des gestes positifs, mais son pays est-il prêt à le suivre ?
La Chine a déclaré que la porte restait ouverte aux négociations, mais qu'elle ne traiterait pas les demandes déraisonnables, et qu'elle ne resterait pas les bras croisés lorsqu'elle est si délibérément provoquée.
La Chine va maintenant décider si elle doit déclarer une zone d'identification de défense aérienne en mer de Chine méridionale, conformément à l'ampleur de la menace. « Si notre sécurité est menacée, nous serions bien sûr en droit de le faire », a déclaré le vice-ministre des Affaires étrangères Liu Zhenmin.
Les Chinois ne causent pas de problèmes, mais ils ne reculent pas lorsqu'on les provoque. La mer de Chine méridionale peut être prise dans une tempête de confrontation, ou incarner des eaux paisibles marquées par la coopération et la prospérité commune ; cela est aux Philippines et à ses alliés d'en décider.
N'est-il pas préférable de rester amis avec un bon voisin, au lieu de permettre à une certaine superpuissance lointaine d'attiser les conflits à notre porte ? Le destin des Philippines est entre ses propres mains.
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