Derrières les Philippines, les Etats-Unis tirent les ficelles
Les Etats-Unis sont derrière les Philippines, pour envenimer la situation en mer de Chine méridionale, contenir la Chine et améliorer ainsi leur présence militaire et diplomatique dans la région.
Des experts ont fait cette remarque, alors que le tribunal de La Haye a rendu son jugement mardi, dans le dossier d'arbitrage initié unilatéralement par l'ancien gouvernement philippin. Selon eux, l'administration de l'ancien président philippin, Benigno Aquino, a été utilisée comme un pion par les Etats-Unis, pour les aider dans leur stratégie de rééquilibrage en Asie-Pacifique.
Tao Wenzhao, un chercheur en études américaines de l'Académie chinoise des sciences sociales (ACSS), a déclaré que cet arbitrage n'était pas seulement l'affaire des Philippines : « Nous pouvons voir, que Washington - qui n'a jamais ratifié la Convention des Nations unies sur le droit de la mer (CNUDM) - encourage et soutient depuis le début Manille à initier ce dossier d'arbitrage ». Il ajoute que les avocats de haut vol employés par Manille sont tous citoyens américains.
Myron Nordquist, directeur associé du Centre des lois et des politiques sur les océans du Département de droit de l'Université de Virginie, affirme : « Actuellement, les Philippins sont tout contents de faire des grimaces à la Chine et d'aller se cacher derrière les forces militaires américaines, pensant qu'ils font vraiment quelque chose de merveilleux. […] Si les Etats-Unis avaient fait partie de cet accord, nous nous serions retirés, comme l'ont fait les Chinois. » En fait, les Etats-Unis ont déjà établi un précédent de « non-participation et non-acceptation » d'un jugement par une partie tierce dans les années 80, sur un différend international l'opposant au Nicaragua.
Récemment, sept navires de guerre de la marine américaine ont patrouillé en mer de Chine méridionale, notamment le porte-avions USS Ronald Reagan, ainsi que trois destroyers navigant à proximité d'îles et de récifs appartenant à la Chine.
Oskar Krejci, le directeur de l'Institut des études mondiales de l'Université Jan Amos Komensky à Prague, estime que ce que font les Etats-Unis dans la région ne correspond pas à ce que ferait quelqu'un qui essayerait de restaurer un équilibre. Il s'agit plutôt d'un moyen pour véhiculer une « présence militaire stratégique, et constitue par conséquent un effort pour maintenir l'hégémonie américaine dans la région ».
Si la situation en mer de Chine méridionale se détériore, les Etats-Unis auront plus d'excuses pour renforcer leur déploiement militaire en Asie-Pacifique, ce qui constitue une part importante de leur politique de rééquilibrage.
Wang Shaopu, le directeur du Centre d'études japonaises à l'Université Jiaotong de Shanghai, estime que le Japon s'adapte à la stratégie américaine de rééquilibrage en Asie-Pacifique pour contrer la Chine et que son interférence en mer de Chine méridionale en est le parfait exemple.
Jia Xiudong, chercheur à l'Institut de Chine des études internationales, affirme que l'impartialité du jugement lui-même est contestable, car quatre des cinq juges responsables pour ce dossier ont été choisis par l'homme politique japonais de droite, Shunji Yanai, qui est l'ancien président du Tribunal international du droit de la mer.
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