L'Egypte appelle à la reprise des négociations de paix au Moyen-Orient
Le ministre égyptien des Affaires étrangères Sameh Shoukry, en visite en Israël, a invité dimanche les Israéliens et les Palestiniens à reprendre les pourparlers de paix, avant que le conflit qui les oppose depuis des décennies ne connaisse une nouvelle escalade.
M. Shoukry est arrivé dimanche en Israël, et a tenu ces propos à la presse juste avant sa rencontre avec le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou.
Il s'agissait de la première visite d'un ministre égyptien des Affaires étrangères en Israël depuis 2007.
"Ma visite découle du désir du président Abdel Fattah al-Sissi de parvenir à réconcilier les Israéliens et les Palestiniens, et de mettre enfin terme à ce conflit", a déclaré M. Shoukry aux journalistes.
Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi avait déjà déclaré au mois de mai qu'il existait une "véritable opportunité" de reprendre les négociations de paix et de parvenir à un accord entre Israël et les Palestiniens par l'intermédiaire des pays arabes, et notamment de l'Egypte.
L'initiative égyptienne est largement basée sur le plan de paix avancé en 2002 par l'Arabie saoudite, un plan selon lequel les pays arabes accepteraient tous de signer des accords de paix séparés avec Israël si celui-ci parvenait à trouver un accord de paix avec les Palestiniens.
La dernière série de négociations entre Israël et les Palestiniens s'est achevée en avril 2014 sans produire de résultat tangible.
Le diplomate égyptien a également déclaré que le processus de paix se trouvait à un "tournant crucial", alors que le conflit israélo-palestinien dure depuis maintenant plus d'un demi-siècle, et après une vague de violence qui a tué 34 Israéliens et 214 Palestiniens au cours des dix derniers mois.
"La situation actuelle est susceptible de briser le rêve palestinien d'un Etat palestinien, avec Jérusalem Est comme capitale, mais aussi l'aspiration de millions d'Israéliens à vivre en paix et en sécurité", a déclaré M. Shoukry.
Il a ajouté que la paix entre Israéliens et Palestiniens "aurait des résultats immensément positifs sur la situation dans tout le Moyen-Orient", et a mis en garde contre un maintien du statu quo, qui pourrait conduire à une nouvelle escalade.
Israël a commencé à occuper la Cisjordanie, Jérusalem-Est et la bande de Gaza après la Guerre des Six Jours en 1967. Des millions de Palestiniens vivent sur ces territoires, où ils souhaitent fonder un Etat palestinien.
Le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou, de son côté, a accueilli avec enthousiasme les déclarations de M. Sissi au mois de mai, et a salué ses "efforts pour contribuer à la paix avec les Palestiniens" - une paix dont il a reconnu qu'elle serait profitable à toute la région.
M. Netanyahou a cependant appelé les Palestiniens à reprendre des négociations directes, ajoutant que c'était "la seule manière dont nous pouvons discuter des graves questions qui nous divisent, et transformer en réalité notre vision d'une paix basée sur deux Etats distincts".
La visite de M. Shoukry a été organisée par Isaac Molcho, l'homme de confiance de M. Netanyahou, qui s'est rendu en Egypte pour rencontrer plusieurs dirigeants égyptiens, selon le quotidien Ha'aretz.
M. Netanyahou et d'autres dirigeants israéliens ont accueilli favorablement les déclarations faites en mai par M. Sissi, et ont souligné l'importance d'impliquer les pays arabes de la région dans le processus visant à mettre fin au conflit israélo-palestinien.
Ces déclarations surviennent peu après une initiative de paix française, qui vise à organiser une conférence internationale au cours de l'année pour relancer les négociations de paix.
Israël a cependant rejeté cette initiative, déclarant qu'une rencontre internationale permettrait aux Palestiniens "d'esquiver" des négociations directes. Les Palestiniens, de leur côté, soutiennent l'initiative de paix française, et affirment qu'Israël ne cherche qu'à gagner du temps en se perdant dans des négociations sans fin.
Israël et l'Egypte ont signé un traité de paix en 1979. Ils coopèrent depuis sur les questions de sécurité et de diplomatie.
Cependant, les relations entre les deux pays se sont tendues en 2012, quand Israël s'est lancé dans une série d'opérations militaires dans la bande de Gaza, une enclave dirigée par le groupe islamiste Hamas.
L'Egypte, qui était alors dirigée par Mohammed Morsi, chef des Frères Musulmans, a rappelé son ambassadeur en Israël pour protester contre la campagne militaire israélienne.
La situation a commencé à changer avec l'arrivée au pouvoir de M. al-Sissi. En février, un nouvel ambassadeur égyptien a présenté ses lettres de créance au président israélien en poste. F
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