Les dirigeants du PE exigent des négociations immédiates sur Brexit (Papier général)
Les dirigeants du Parlement européen (PE) ont exigé vendredi que le Royaume-Uni commence immédiatement à négocier son retrait de l'Union européenne (UE), et une résolution demandant à la Grande-Bretagne d'invoquer tout de suite l'article 50 du traité de Lisbonne, qui enclencherait les négociations de sortie, est prête à être présentée à la prochaine session plénière du Parlement à Strasbourg à partir du 4 Juillet.
Sans demander explicitement que les négociations sur le Brexit commencent tout de suite, le président du PE Martin Schulz, le président du Conseil européen, Donald Tusk, et le Premier ministre néerlandais Mark Rutte (les Pays-Bas détiennent actuellement la présidence de l'UE) ont publié une déclaration conjointe disant qu'ils attendaient que le gouvernement du Royaume-Uni invoque l'article 50 "dès que possible, même si ce processus risque d'être douloureux".
"Tout retard serait prolonger inutilement l'incertitude", ont-ils ajouté dans leur déclaration.
Les trois ont également confirmé que le nouvel accord d'adhésion avec l'UE négocié par Cameron en février dernier cesserait d'exister, sans possibilité de renégociation.
Cependant, d'autres dirigeants du PE étaient moins diplomatiques, réagissant avec colère à ce qu'ils considèrent comme "l'irresponsabilité" de Cameron.
Guy Verhofstadt, chef du groupe des libéraux et démocrates (ALDE), a déclaré: "Je ne peux pas comprendre que Cameron a dit qu'il attendra (avant l' enclenchement de l'article 50).
"Le reste de l' UE ne peut pas attendre une guerre interne au sein du parti conservateur avant de commencer les négociations", a-t-il ajouté.
Le chef des Socialistes & Démocrates (S&D) Gianni Pittella a confirmé que son groupe déposerait une résolution appelant à enclencher immédiatement l'article 50 en Juillet en session plénière à Strasbourg.
"Cameron a appelé ce référendum pour des raisons de politique interne du parti", a déclaré Pittella, ajoutant que, selon lui, retarder le début des négociations sur le Brexit est dû aussi à des luttes internes au sein du Parti conservateur. C' était "irresponsable", a-t-il ajouté.
Cependant, tout en décrivant le résultat du référendum comme "un triste jour", il a poursuivi que cela pourrait également être l'occasion de relancer l'ensemble du projet de l'UE pour le rendre plus démocratique et prospère.
Manfred Weber, chef du Parti de centre-droit populaire européen (PPE), le plus grand groupe politique du PE, a également déclaré que les négociations sur le Brexit "doivent commencer immédiatement".
"Nous avons besoin de clarté; nous ne pouvons pas attendre que le Parti conservateur élise un nouveau chef", a-t-il commenté.x Sous l'article 50, un État membre qui décide de se retirer de l' UE doit informer le Conseil européen, qui regroupe tous les gouvernements des États membres. Après notification, le traité de Lisbonne fixe un délai de deux ans pour terminer les négociations de sortie. Toutefois, cette période peut être prolongée en cas d'accord à l'unanimité par les Etats membres restants et le Royaume-Uni.
Mais cette voie est susceptible de se heurter à des problèmes. Les élections générales l'année prochaine en France et en Allemagne pourraient limiter la capacité de ces deux pays fondamentaux de l'UE à offrir des concessions à une Grande-Bretagne sur le départ de peur d'attiser des sentiments encore plus eurosceptiques dans leur propre pays.
Marine Le Pen, leader du Front national, parti d'extrême-droite en France, et députée européenne, a salué le vote pour le Brexit disant que cela devrait maintenant être le tour des Français de tenir leur propre référendum sur le maintien à l'UE.
De nombreux gouvernements européens ont peur de la "contagion Brexit". Dans plusieurs pays européens les partis populistes eurosceptiques continuent d'attirer de plus en plus d' électeurs.
Pour le Royaume-Uni, les Etats membres restants pourraient rendre difficile pour la Grande-Bretagne l'accès au marché commun de l'UE pour ses exportations sans accepter le principe de la libre circulation des travailleurs. Cependant, l'immigration au Royaume-Uni a émergé comme une des principales raisons pour la majorité des Britanniques qui ont voté le Brexit. Il semble presque impossible que le parlement britannique accepte un accord qui inclut la libre circulation.
Le Premier ministre britannique David Cameron a annoncé vendredi matin qu'il allait démissionner de son poste. Cameron pense qu'un autre Premier ministre devra engager les négociations de sortie de l'UE. De cette manière,
il confie aussi la responsabilité de la sortie à son successeur, et il souhaite que cela se passe avant la prochaine conférence du parti Conservateur en Octobre. F
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