Une rude tâche attend le G20 dans un contexte de ralentissement économique mondial (PAPIER D'ANGLE)
French.china.org.cn | Mis à jour le 27-05-2016
A cent jours du coup d'envoi du sommet du G20 les 4 et 5 septembre à Hangzhou (est de la Chine), il existe de fortes attentes pour que les membres de ce bloc -qui représente l'essentiel de la production commerciale et économique de la planète- agissent de façon concertée pour faire face aux différends défis auquel le monde est confronté.
Pour la première fois de l'histoire du G20, la Chine entend placer le développement au coeur de la politique macroéconomique globale afin de réagir au ralentissement économique qui affecte la croissance mondiale.
Présidente des réunions du G20 cette année, elle entend placer l'innovation en tête du programme du sommet de Hangzhou, ainsi que le renforcement des échanges commerciaux et des investissements, l'amélioration de la gouvernance économique et financière, la coopération fiscale transfrontalière et la coopération dans la lutte contre la corruption.
"Je félicite la Chine pour avoir mis davantage l'accent sur les moyens d'effacer les séquelles de la crise, de se tourner vers la façon d'avoir une croissance plus robuste et plus résiliente", confie Andrew Wychkoff, directeur de la science, de la technologie et de l'innovation à l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).
A ses yeux, une croissance basée sur l'innovation et la technologie, "c'est exactement de la croissance forte". Cette dernière accroît la productivité, améliore le bien-être social et, dans bien des cas, est favorable à l'environnement.
Les économies de la planète ont désespérément besoin de croissance, même si les économistes ne sont pas d'accord entre eux sur les causes du ralentissement économique actuel.
Le mois dernier, le Fonds monétaire international (FMI) a réduit à 3,2% (contre 3,4% auparavant) ses prévisions de croissance pour 2016, soit la quatrième révision à la baisse en un an. La croissance des échanges commerciaux demeure depuis des années sous la barre des 3%, ce qui est sans précédent alors qu'elle était d'habitude deux fois plus élevée que la croissance économique globale.
"A mes yeux, la raison principale de ce ralentissement est que le processus de mondialisation s'est ralenti depuis la crise de 2008", estime Song Hong, chercheur principal à l'Institut des économies et des politiques du monde au sein de l'Académie chinoise des sciences sociales.
Les gouvernements se sont focalisés davantage sur les créations d'emploi et moins sur le commerce et les investissements extérieurs, tandis que les entreprises se sont recentrées sur leurs marchés domestiques, moins enclines à se mondialiser, poursuit M. Song.
Parmi les problèmes qui pèsent sur l'économie mondiale, on compte également des turbulences sur les marchés financiers et celui des matières premières, des politiques monétaires divergentes et l'aggravation des conflits géopolitiques, entre autres.
Les actions et objectifs convenus entre les dirigeants du G20 ne sont pas contraignants, ce qui s'ajoute aux doutes persistants sur son efficacité. Malgré tout, l'opinion généralement admise est que ce groupe a rapidement grandi pour devenir un élément indispensable de la gouvernance économique mondiale.
Liu Zongyi, chercheur à l'Institut d'études internationales de Shanghai, pense que le G20, qui a joué un rôle clé dans la coordination des politiques pour faire face à la crise de 2008, peut fournir à nouveau des repères politiques précieux en cas de nouvelle crise.
"Il constitue la seule plateforme où les dirigeants des pays développés et leurs homologues des économies émergentes peuvent dialoguer d'égal à égal", ajoute-t-il.
La Chine a été l'une des économies les plus dynamiques du monde depuis des décennies. Bien que ses chiffres de croissance au cours des derniers mois aient été moins impressionnants, l'économie chinoise est encore parmi les plus performantes de la planète.
Avec les efforts intensifs en cours pour optimiser davantage ses structures économiques, elle sera dans une meilleure position pour parvenir à une croissance durable et inclusive.
La Chine a été un contributeur clé de la croissance économique mondiale ces dernières années. Elle a mis en place une panoplie adéquate de politiques pour sortir des centaines de millions de personnes de la pauvreté et a été un ardent défenseur de la coopération.
Jim O'Neill, ancien économiste en chef à Goldman Sachs, confie à Xinhua qu'il s'attend à ce que la Chine alimente la croissance des économies émergentes au cours de sa présidence du G20.
La Chine a connu "un succès remarquable", malgré des défis considérables, en réussissant à améliorer le bien-être et la prospérité de ses 1,3 milliard d'habitants.
"Je pense que cela peut aider les autres, en particulier les pays émergents, à emprunter une voie similaire et contribuer à une économie mondiale stable et plus prospère", estime M. O'Neill.
Les dernières réactions Nombre total de réactions: 0 |
Sans commentaire.
|
Voir les commentaires |