Une étudiante chinoise victime d'une attaque dans le métro parisien

Par : Vivienne |  Mots clés : Paris,étudiante chinois
French.china.org.cn | Mis à jour le 13-04-2016

Il y a quelques jours, le récit Fang Fang, une étudiante chinoise (le nom a été modifié) confrontée à des voyous dans le métro parisien, a suscité un débat animé en Chine.

Le 11 avril, Fang Fang a raconté son histoire au journal Fazhi Wanbao. Elle dit qu'au moment de l'attaque, sans moyen de défense, elle n'a trouvé personne pour lui venir en aide malgré un grand nombre de passagers présents. « J'ai demandé à un grand nombre de personnes d'appeler la police, mais personne n'a fait attention à moi. J'ai crié que je ne connaissais pas les gens qui m'importunaient, mais personne n'a réagi », raconte-t-elle.

Humiliée par trois jeunes racistes dans le métro

Fang Fang suit actuellement en France une formation préparatoire dans une université publique. Elle a déclaré au journal que le 7 avril dans la soirée, alors qu'elle venait de retrouver un ami, trois jeunes, un homme et une femme noirs, ainsi qu'une femme blanche aux cheveux bruns et bouclés, leur ont bloqué le passage à la sortie du métro en les insultant.

Lorsque Fang Fang et son ami sont passés à côté des trois jeunes gens, ceux-ci ont commencé à les provoquer et à faire des gestes humiliants. Fang Fang, qui vient d'arriver en France, comprend encore mal le français, mais elle a compris rapidement qu'ils se moquaient d'eux parce qu'ils étaient chinois.

Ennuyée par leur comportement, Fang Fang leur a dit en anglais « Go away », « You are rude » et « Go ».

Au début, Fang Fang et son ami n'ont pas compris ce qui était en train de se passer. « J'ai regardé sur le côté, je n'ai vu personne d'autre. Puis j'ai entendu deux filles en train de rire derrière nous », raconte-t-elle. Sur son microblog, elle a dit qu'elle pensait qu'elles étaient ivres.

Mais le lendemain, une chose plus grave s'est produite.

Une nouvelle attaque le lendemain

Le 8 avril à 6 h 11, Fang Fang et son ami étaient sur la ligne 4 du métro à Gare du Nord, lorsqu'un groupe composé des deux jeunes femmes de la veille, de deux autres jeunes femmes blanches et d'un homme noir, sont entrés dans la voiture.

« Au début, les deux filles de la veille et les autres trois personnes ont dit quelque chose, puis ils ont commencé à hurler des insultes, et à nous jeter des choses », raconte Fang Fang, avant que le groupe ne commence à la frapper à deux reprises. Une première attaque violente entre les stations Etienne Marcel et les Halles, suivie d'une seconde alors que le métro arrivait à Châtelet.

« Je me suis levée et j'ai demandé à la femme blanche qui m'avait frappée pourquoi elle avait fait cela. Elle n'a pas répondu, puis elle m'a frappée plusieurs fois au visage et donné des coups de pied. Une dame d'âge moyen est venue leur dire d'arrêter et a tenté de les éloigner. J'ai crié aux passagers d'appeler la police. » Selon Fang Fang, beaucoup de passagers se trouvaient dans la voiture, mais personne n'est venue à son aide. « J'ai demandé à beaucoup de gens d'appeler la police, parce que mon téléphone ne trouvait pas de réseau dans le métro, mais personne n'a fait attention à moi, comme s'il ne s'était rien passé. J'ai crié que je ne connaissais pas les gens qui m'importunaient, mais personne n'a réagi. Seule la dame est venue me voir pour m'aider, elle m'a dit qu'elle allait m'accompagner au poste de police. »

Lorsque le métro s'est arrêté à Châtelet, trois des jeunes voyous sont descendus du métro, et Fang Fang les a pris en photo avec son téléphone portable. Elle a ensuite tenté de photographier l'autre jeune femme blanche, qui s'est cachée derrière le jeune homme noir, avant que celui ne vienne arracher le téléphone des mains de Fang Fang, tandis que la jeune femme lui tirait les cheveux.

Dépôt de plainte au poste de police

« Ils ont voulu voler mon téléphone non pas pour obtenir de l'argent, mais parce que je les avais pris en photo. Ils savaient que j'allais me rendre au poste de police », explique Fang Fang.

Lorsque le métro est arrivé à l'arrêt suivant, l'homme muni du téléphone s'est enfui en courant de la voiture. Fang Fang l'a poursuivi en criant. Un homme d'âge moyen d'origine chinoise a tenté de l'aider à récupérer son téléphone en bloquant le passage au voleur, et Fang Fang a essayé d'empêcher la jeune femme blanche de fuir, sans succès.

Elle s'est alors rendue à un poste de police à proximité, où elle a raconté la scène et procédé à un examen physique. Selon le rapport d'enquête de la police, « Le téléphone portable de la jeune femme a été dérobé dans le métro le matin du 8 avril. Elle a été attaquée par des voyous, son corps est marqué de multiples ecchymoses, mais pas de blessures graves ».

Cependant, au moment où elle a accordé l'interview au journaliste de Fazhi Wanbao, Fang Fang a déclaré que la police ne disposait pas de nouveaux éléments et qu'elle ne pouvait qu'attendre. « J'avais très peur en sortant du poste de police et en rentrant chez moi. Que faire si je les rencontre à nouveau ? Serai-je battue à nouveau, avant de devoir retourner au poste de police ? » raconte-t-elle sur son microblog.

Les Chinois installés en France estiment que les vols sont fréquents, mais que les attaques racistes sont rares.

Li, qui étudie à l'Université Paris II, a déclaré aux journalistes que « les insultes peuvent se produire parfois, mais la plupart des Français sont particulièrement sympathiques ».

Selon elle, le maintien de l'ordre est loin d'être parfait en France, et il arrive que certains étrangers soient la cible des voleurs de portefeuilles et de téléphones portables. « Il y a deux ans, ma colocataire s'est fait voler son téléphone portable par un groupe d'immigrés. La police a attrapé les suspects et lui a rendu son téléphone quelques jours plus tard », raconte-t-elle.

Les vols visant les Chinois existent bel et bien, mais les incidents racistes sont encore relativement rares. Elle croit qu'une meilleure intégration dans la population locale est la clé pour éviter ce genre de problèmes.

En ce qui concerne les insultes racistes, Li estime qu'elles sont peu fréquentes, mais que la communauté chinoise et le gouvernement français devraient encourager les gens à mieux connaître les Chinois et leur culture. Elle déplore les actions de quelques malfaiteurs, causées par des problèmes personnels ou par des problèmes de la société française. « Moins il y aura de malentendus, moins ces choses se produiront », espère-t-elle.

Suivez China.org.cn sur Twitter et Facebook pour rejoindre la conversation.
Les dernières réactions            Nombre total de réactions: 0
Sans commentaire.
Voir les commentaires
Votre commentaire
Pseudonyme   Anonyme
Retournez en haut de la page