Réforme de l'offre et stabilisation de la croissance au menu des "deux sessions" en Chine, selon des experts (INTERVIEW) (1/3)
Les "deux sessions" annuelles qui se déroulent actuellement en Chine sont marquées par les efforts accrus des dirigeants en faveur d'une stabilisation de la croissance et l'adoption de réformes en faveur de l'offre au sein de la deuxième économie mondiale, estiment des experts américains.
La Chine a fixé son objectif de croissance 2016 entre 6,5 et 7%, après les 6,9% enregistrés l'an passé, a annoncé le Premier ministre Li Keqiang lors des sessions de l'Assemblée nationale populaire et de la Conférence consultative politique du peuple chinois (CCPPC).
Cette fourchette, a dit M. Li, est en ligne avec l'objectif du gouvernement d'achever la construction d'une société raisonnablement prospère à tous égards et elle prend en considération le besoin de promouvoir des réformes structurelles.
C'est également la première fois en vingt ans que la Chine se fixe une fourchette de croissance plutôt que de tabler sur un taux précis.
Cette décision est "plutôt un choix stratégique" du gouvernement chinois, note David Dollar, chercheur associé à la Brookings Institution et ancien responsable à la Banque mondiale et au Département américain du Trésor.
"Je pense que le gouvernement chinois veut montrer qu'il est persuadé que la croissance va se stabiliser", poursuit-il lors d'un entretien récemment accordé à Xinhua. "Il souligne ainsi que la croissance va peut-être ralentir un peu, mais qu'elle restera assez stable".
Bien que cette fourchette soit plus basse que le taux enregistré l'an dernier, "cela envoie un signe fort aux marchés selon lequel le gouvernement est déterminé à conserver ce rythme de croissance à un taux supérieur à son potentiel", a estimé jeudi dans une étude l'Institut de la finance internationale (IIF), une association mondiale regroupant plus de 500 banques, compagnies d'assurances et sociétés financières.
Pour Tamim Bayoumi, chercheur associé à l'Institut Peterson, un think tank basé à Washington, le monde doit s'habituer au fait que la Chine s'oriente vers "un taux de croissance plus lent mais plus stable". Elle est en effet entrée dans une phase de transition vers "une économie davantage basée sur la consommation", tournant le dos à un vieux modèle de croissance axé sur les investissements dans l'industrie manufacturière et les exportations.
Les politiques fiscales et monétaires devraient se montrer plus souples cette année en vue de soutenir la croissance, selon le document de travail présenté par le gouvernement. (à suivre)
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