Burkina/Putsch : Un haut gradé de l'armée ivoirienne mis en cause dans des écoutes téléphoniques (médias)
OUAGADOUGOU, 22 janvier (Xinhua) - Un enregistrement téléphonique d'une conversation présumée entre le général Soumaïla Bakayoko, le chef d'état-major de l'armée ivoirienne et le général putchiste burkinabè Gilbert Diendéré, pour leur rôle joué dans le coup d'Etat manqué de septembre dernier, a été diffusé, ce vendredi, par Radio France internationale (RFI).
"Parce que si tu ne fais pas ça et que tu restes coincé comme ça... Tôt ou tard, l'issue va se resserrer, se resserrer, se resserrer et tu n'auras plus aucune marge de manœuvre", affirmé la voix attribuée à l'officier supérieur ivoirien, M. Bakayogo, à son interlocuteur présenté comme le général Diendéré.
Dans le document sonore, dont RFI dit avoir obtenu, auprès des services de sécurité du Burkina Faso, le chef d'état-major des Armées de Côte d'Ivoire, qui connaît bien M. Diendéré, lui conseille de tenir bon pour faire face à la résistance qui s'organisait contre son coup d'Etat.
"Et là, d'abord, ils vont tout mettre sur toi. Ça il faut le savoir. Politiquement ils vont te dire +tu es le plus gradé, tu es un général+. Ils vont estimer que c'est toi qui as mis les gens dans cette situation-là. Et si tu ne fais pas attention, tes propres petits vont se retourner contre toi. Et après, c'est vous et vos familles qui vont payer", poursuit-il.
"Conclusion, tu es condamné à mener l'action. Donc monte un truc bien. Quoi que ce soit, je ne sais pas. Mais dès que les gens disent "non c'est très simple, c'est parce que ce garçon ne peut plus déposer. C'est que les garçons n'ont qu'à venir nous prendre ici et puis on n'en parle plus"... "tout ça, on ne peut concevoir ça", et là, le grand chef là, Mogho Naba va appeler les gens, ainsi de suite...", peut-on entendre dans la bande sonore.
Cette bande sonore qui n'est pas encore authentifiée, vient jeter, une fois de plus, un trouble dans les relations politico-juridiques entre la Côte d'Ivoire et le Burkina Faso, deux voisins d'Afrique de l'Ouest, qui ont des liens séculaires.
Depuis quelques semaines, trois documents sonores sur les réseaux et sur certains sites d'information font état d'une conversation entre le général Bassolé et l'ex-chef de la rébellion ivoirienne, Guillaume Soro, sur la planification du coup d'Etat avorté du 16 septembre dernier.
Début décembre, la justice burkinabè a lancé un mandat d'arrêt international contre le président de l'Assemblée nationale de la Côte d'Ivoire, Guillaume Soro. Un mandat qualifié d'"inamicale" par la Côte d'ivoire promettant de "régler cette question par la voie diplomatique dans le respect des accords qui nous lient, afin d'éviter tout différend entre nos deux États".
Le 16 septembre, des soldats proches de l'ancien président Blaise Compaoré, ont perpétré un coup d'Etat sous la conduite du général Gilbert Diendéré. Après avoir renversé brièvement le régime de transition, ils seront défaits par une résistance populaire, dans laquelle une quinzaine de personnes seront tuées.
Les généraux Gilbert Diendéré, ancien bras droit de Compaoré et Djibrill Bassolé ex-chef de la diplomatie de Compaoré et une quarantaine d'officiers militaires ont été incarcérés dans une prison à Ouagadougou.
En décembre dernier, une tentative d'évasion préparée par les anciens militaires putschiste en cavale a été déjouée.
Vendredi au petit matin, un dépôt d'armes et de munitions de l'armée burkinabè près de Ouagadougou a été attaqué par d'anciens membres du Régiment de sécurité présidentielle (RSP), l'unité auteur d'un putsch raté en septembre, a annoncé l'armée burkinabè dans un communiqué. Fi
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