A l'heure de finaliser un projet de pacte sur le climat, les divisions demeurent
Alors que les négociateurs de près de 200 pays présents à Paris s'apprêtent à conclure leurs travaux pour finaliser un projet d'accord, il y avait encore vendredi d'énormes divisions entre les différents pays sur un nouvel accord mondial sur le climat.
Après une semaine de négociations menées dans le cadre de la conférence des Nations Unies sur le climat à Paris, les responsables disposaient vendredi de deux textes de l'accord de Paris, sur la base desquels ils doivent forger un projet final avant samedi midi. La semaine prochaine, les ministres prendront la relève et trancheront sur les questions qui n'auront pas été résolues.
Et le moins que l'on puisse dire est que leur tâche ne sera pas facile. Bien qu'ils soient plus concis linguistiquement parlant et plus courts en termes de pagination que les versions précédentes, les textes de vendredi ont montré que les pays restent divisés sur diverses questions ; beaucoup d'entre elles sont en effet très sensibles et ce n'est vraiment qu'en toute dernière minute qu'on peut s'attendre à une percée.
Pour parvenir à un accord, les pays développés doivent établir clairement comment ils vont intensifier leur soutien financier de 100 milliards de dollars US (91,88 milliards d'euros) par an aux pays en développement après 2020, une promesse faite par les pays riches en 2009 et qui n'a jusqu'à aujourd'hui jamais été suivie d'effets.
Les Etats-Unis et l'Union européenne étaient réticents à donner le moindre chiffre en ce qui concerne l'argent qu'ils sont disposés à fournir après 2020, lorsque l'accord de Paris entrera en vigueur, et préfèrent utiliser un langage vague dans l'accord.
Ils voulaient aussi que d'autres pays en développement « en position de le faire » rejoignent ce qu'ils appellent la « base de donateurs », une tentative qui a été fermement rejetée par les pays en développement.
« Cela briserait le principe de 'responsabilités communes mais différenciées' », a souligné Gurdial Singh Nijar, principal porte-parole de Like-Minded Developing Countries, un groupe de négociation rassemblant plus de 20 pays en développement, comprenant notamment la Chine, l'Inde et la Malaisie.
« Le but des négociations de l'accord de Paris n'est pas de donner une réinterprétation de certaines des dispositions et principes fondamentaux de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, mais d'améliorer la mise en œuvre de celle-ci », a précisé M. Nijar, se référant à un traité international qui contraint les pays développés à jouer un rôle moteur dans la réduction des émissions et à fournir un soutien financier aux pays en développement.
« Les finances sont une question qui va rester jusqu'à la semaine prochaine pour les ministres », a de son côté déclaré Kelly Dent, responsable des questions climatiques chez Oxfam, un rassemblement d'ONG engagé sur les terrains politique, économique et humanitaire contre la pauvreté et l'injustice dans le monde.
Parmi d'autres questions épineuses figurent la différenciation dans la réduction des émissions, comment faire face aux pertes et dommages causés par des événements extrêmes liés au changement climatique, la transparence en matière d'action et de soutien et un « mécanisme à cliquet » pour contribuer au renforcement de l'action mondiale contre le changement climatique.
« Nous n'y sommes pas encore », a de son côté déclaré Laurent Fabius, le ministre français des Affaires étrangères. « J'espère sincèrement que l'esprit de compromis nous permettra de faire des progrès ».
« J'ai un espoir, celui que le texte qui me sera donné demain sera aussi finalisé que possible », a-t-il dit, concluant en disant que « Mon souhait est de voir le nombre maximum de solutions concrètes ».
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