Attentats de Paris : six terroristes identifiés et 33 personnes interpellées
Quatre jours après les attentats de Paris et Saint-Denis, les enquêteurs ont identifié six des huit terroristes et procédé à 296 perquisitions et 33 interpellations, tandis que l'un des terroristes, en fuite, fait l'objet d'un mandat d'arrêt international.
Au total, six des huit terroristes répartis en trois commandos qui ont frappé Paris et sa banlieue vendredi soir faisant au moins 129 morts et 352 blessés, ont été identifiés.
Deux des trois hommes du commando qui a frappé les abords du Stade de France ont été identifiés. Il s'agit d'Ahmad Al Mohammad, un Syrien de 25 ans, et de Bilal Hadfi, un Français de 20 ans résidant en Belgique.
Le premier, muni d'un passeport syrien dont l'authenticité reste à vérifier, s'est fait exploser à 21h20 près de la porte D du Stade de France, tuant un homme qui passait par là. Les empreintes de ce kamikaze concordent avec "celles relevées lors d'un contrôle de migrants en Grèce en octobre", a fait savoir la justice française.
Néanmoins, d'après le journal Le Figaro, le passeport retrouvé près de son cadavre correspondrait à l'identité d'un soldat syrien tué, ce qui signifierait qu'Ahmad Al Mohammad n'est pas le vrai nom de celui qui s'est fait exploser aux abords du stade.
Le second homme a déclenché sa ceinture d'explosifs à 21h53, près du restaurant Mac Donald's situé non loin du Stade de France. Inconnu des services de renseignement français, il était fiché en Belgique et se serait radicalisé en quelques mois sur Internet où il était en contact avec un membre du groupe Etat islamique, d'après la chaîne de télévision France 2.
Quant au troisième homme, il s'est fait exploser à 21h30 devant la porte H du Stade de France, mais aucune information n'est disponible sur lui pour le moment.
Le second commando, qui a frappé les Xe et XIe arrondissements de Paris, était composé de deux frères français résidant en Belgique : Salah et Brahim Abdeslam. La présence d'un troisième homme a été évoquée mais n'a pas été confirmée.
A 21h25 ils ont fait irruption à bord d'une voiture Seat noire rue Bichat et ont ouvert le feu contre les terrasses d'un café, le Carillon, et d'un restaurant, Le petit Cambodge, faisant 14 morts, avant de repartir en voiture.
Quelques minutes plus tard, à 21h32, rue de la Fontaine au Roi, ils ont ouvert le feu également contre un café, Bonne bière, et une pizzeria, Casa nostra, faisant 5 morts.
Puis, à 21h36, rue de Charonne, ils ont tiré sur le café La belle époque, tuant 18 personnes.
Enfin, à 21h40, Brahim Abdeslam, s'est fait exploser à la terrasse d'un café, boulevard Voltaire.
Brahim Abdeslam, 31 ans, était patron d'un bar, Les Béguines, dans le quartier de Molenbeek, près de Bruxelles.
Son frère Salah, 26 ans, a quant à lui pris la fuite après les attentats, laissant la Seat noire qui sera retrouvée à Montreuil avec des armes à bord. Il aurait été exfiltré par deux complices, Mohamed Amri et Hamza Attou, venus le chercher de Belgique et qui ont été inculpés lundi par la police belge.
"Actuellement en garde à vue, ils affirment avoir simplement rendu un service à Salah Abdeslam sans savoir qu'il venait de commettre un attentat", indique le site d'information FranceTV Info.
Mais d'après le site du journal belge La dernière heure, les enquêteurs ont trouvé à leurs domiciles du nitrate d'ammonium ainsi que des munitions de calibre 5.56 et de 7.62, adapté aux kalachnikov.
A ce jour, Salah Abdeslam reste introuvable et un mandat d'arrêt international a été lancé contre lui. Il a été aperçu pour la dernière fois samedi matin à 09h10, à Cambrai, non loin de la Belgique, lors d'un contrôle de gendarmerie, mais a pu continuer sa route avec ses deux complices car il n'était pas encore recherché.
Inconnu en France, il s'est fait en revanche remarquer par les services de Belgique, où il a été "incarcéré pour des braquages", indique FranceTV Info, citant le parquet fédéral de Belgique.
Le magazine Le Point a révélé mardi que deux chambres d'hôtel ont été réservées à Alfortville, en région parisienne, la semaine dernière au nom de Salah Abdeslam, où les terroristes seraient arrivés deux jours avant les attentats et où des seringues ont notamment été retrouvées.
Un troisième frère Abdeslam, Mohamed Abdeslam, a été entendu par la police belge mais a été relâche après avoir été innocenté.
La troisième équipe, qui a frappé la salle de concert Le Bataclan, était composée d'au moins trois kamikazes, dont deux, français, ont été identifiés : Ismaël Omar Mostefaï et Samy Amimour, connus des services de renseignement.
Arrivés devant la salle de concert à 21h40 à bord d'une Polo noire louée par Salah Abdeslam, ils tueront 89 personnes à l'intérieur du Bataclan avant de se faire exploser au moment de l'intervention des forces spéciales.
Samy Amimour, 28 ans, était originaire de Drancy, dans le nord de Paris, et a été un temps chauffeur de bus pour la RATP, la société de transport parisienne.
Interpelé en 2012 pour avoir projeté de partir combattre au Yémen, il a ensuite réussi à déjouer la vigilance des services de sécurité pour rejoindre Daech en Syrie en 2013 et faisait depuis l'objet d'un mandat d'arrêt international.
Ismaël Omar Mostefaï, 29 ans, était quant à lui originaire de Chartres, une ville située à 85 kilomètres au sud-ouest de Paris. Lui aussi a séjourné en Syrie, en 2013 et 2014, et était connu des services antiterroristes et de la justice. Il avait été condamné à huit reprises pour des petits délits mais jamais emprisonné.
La police française s'intéresse de près à un homme tenu pour le cerveau présumé de ces attentats. Il s'agit d' Abdelhamid Abaaoud, 28 ans, un Belge parti vivre en Syrie.
Originaire de la commune belge de Molenbeek, où il a fréquenté les deux frères Abdeslam, il est bien connu des services français, qui le suspectent d'avoir commandité les attaques.
Bien connu des services de renseignement européens, son profil apparaît dans plusieurs dossiers terroristes perpétrés ou déjoués cette année.
Il aurait entre autres été "en contact avec les frères Kouachi, Amedy Coulibaly et l'auteur de l'attaque déjoué du Thalys", indique Le Figaro.
Ce sont ses liens avec Salah Abdeslam qui incitent les enquêteurs à étudier comme une "hypothèse sérieuse le fait qu'il ait pu être un inspirateur des attentats commis dans Paris et aux abords du Stade de France", note le journal.
Mardi matin, la radio RTL avait annoncé que les enquêteurs avaient identifié un septième terroriste, qui serait le troisième membre du commando du Bataclan, mais cette information n' a pas pour le moment été confirmée. Fin
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