Mauritanie: procès des militants antiesclavagistes en l'absence des deux accusés
Le procès en appel des deux militants antiesclavagistes Biram Ould Dah et Brahim Ould Bilal, s'est ouvert jeudi à Aleg (à 250 km à l'est de Nouakchott) en l'absence des deux accusés qui ont décidé de le boycotter, a appris Xinhua de source judiciaire.
Condamnés janvier dernier à deux ans de prison par la cour correctionnelle de Rosso (à 204 km au sud de Nouakchott), les deux dirigeants de l'Initiative abolitionniste (IRA) ont décidé de ne pas comparaître devant la cour d'Aleg où ils ont été transférés après leur condamnation.
"Nous n'irons pas au procès à moins qu'on nous amène de force au palais de justice. Nous ne descendrons pas des voitures de nous-mêmes. Si on nous amène de force à la barre, nous ne répondrons pas aux questions du juge", avait déclaré, mercredi dernier, Biram Ould Dah Ould Abeid à des journalistes.
Selon Me Ould Miské, avocat membre du collectif de défense, "les deux condamnés avaient été déplacés de force de leur lieu de détention à Rosso pour être éloignés de leurs juges naturels".
Il s'agit, a-t-il indiqué, dans la soirée de mercredi à jeudi, sur la chaîne de télévision privée "Al Mourabitoune", "d'un procès politique destiné à un règlement de compte, souffrant de multiples vices de formes et de procédure".
Les forces de l'ordre ont interdit, jeudi à Aleg, les passages qui mènent vers le palais de justice, au moment où des dizaines de sympathisants d'IRA continuent à occuper les ruelles proches de la zone du tribunal.
Des automobilistes ont été invités par la police à contourner le centre-ville d'Aleg, où de nombreux militants de droits de l'homme et des membres de l'opposition se sont rendus pour assister au procès des militants antiesclavagistes.
"Nous avons été obligés, par les forces de l'ordre, de dévier pour éviter de traverser la ville d'Aleg", rapportent des témoins oculaires.
Des centaines de policiers et de gendarmes supplémentaires ont été acheminés vers Aleg, en prévision des manifestations que pourrait déclencher le procès des antiesclavagistes à Aleg, notent les observateurs.
Selon une source présente à Aleg, le procureur de la république a demandé le maintien de la condamnation à deux ans de prison ferme initialement prononcée par la Cour correctionnelle de Rosso. Fin
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