La France et la Chine ont à travailler pour approfondir leur partenariat stratégique, selon Manuel Valls (QUESTIONS-REPONSES)

Par : Norbert |  Mots clés : France
French.china.org.cn | Mis à jour le 30-06-2015

Le Premier ministre chinois Li Keqiang effectuera une visite officielle en France du 29 juin au 2 juillet, à l'invitation de son homologue français Manuel Valls.

Avant cette visite, le Premier ministre français Manuel Valls a accordé une interview exclusive à l'agence de presse Xinhua (Chine nouvelle). Voici le contenu intégral de l'interview sous forme de "questions-réponses" :

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QUESTION : Monsieur le Premier ministre, vous avez effectué une visite officielle en Chine en janvier dernier, et le Premier ministre chinois Li Keqiang va bientôt se rendre en France. Pourriez-vous nous dire ce que vous attendez de la visite de votre homologue chinois ?

REPONSE : D'abord accueillir le Premier ministre chinois en ami. J'aime votre proverbe qui dit qu'à la première rencontre, on fait connaissance et qu'à la deuxième, on devient amis. Et puis, nous avons à travailler pour approfondir notre partenariat stratégique et affronter ensemble les grands défis du monde. Je pense, en particulier, au grand défi climatique face auquel la France et la Chine doivent agir. La conférence Paris Climat 2015 doit permettre de parvenir à un accord ambitieux.

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Q : L'année dernière, nos deux pays ont organisé de nombreuses manifestations pour célébrer le cinquantenaire des relations diplomatiques, et les relations bilatérales sont entrées dans une nouvelle ère. Comment définiriez-vous les relations franco-chinoises aujourd'hui ? Cette année marque le 40e anniversaire de l'établissement des relations diplomatiques entre la Chine et l'Union européenne (UE). La France est un pays important de l'UE, quelle sera la vocation de la France dans la promotion de la coopération entre la Chine et l'UE ?

R : Lors de ma venue en Chine, en janvier, j'avais évoqué l'importance de cette commémoration des 50 ans de relations franco-chinoises, pour contempler, bien sûr, ce que nous avons construit tout au long de ces décennies, mais surtout pour préparer les 50 prochaines années. Coopérations dans les secteurs d'avenir, dans les technologies du futur, la protection de l'environnement, l'avenir de nos villes, la sécurité, la lutte contre le terrorisme : tels sont les enjeux de la relation franco-chinoise pour les années à venir.

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Q : Les relations économiques et commerciales franco-chinoises se développent rapidement, dans quels nouveaux secteurs nos deux pays pourraient-ils développer la coopération en dehors des domaines traditionnels ? Que peuvent faire les entreprises de nos deux pays pour faire avancer la coopération sur des marchés tiers, notamment en Afrique et en Asie ? Quel message souhaitez-vous délivrer aux investisseurs chinois ?

R : Oui, vous avez raison : nos échanges se développent. Ce que nous avons édifié ensemble dans le domaine du nucléaire, dans le domaine de l'aéronautique avec le partenariat impliquant Airbus, est déjà remarquable. Mais nous devons aller plus loin. Les énergies du futur, la ville durable, l'agroalimentaire sont autant de secteurs porteurs sur lesquels nos deux pays doivent intensifier leurs relations commerciales et leurs investissements croisés. Lors de mon voyage en Chine, j'ai dit à de nombreuses reprises que la France était prête à accueillir plus d'investissements chinois. Ce message, je le rappellerai lors du forum d'affaires franco-chinois auquel je me rendrai à Toulouse avec le Premier ministre Li Keqiang. Nous pouvons aussi coopérer dans des pays tiers. Il faut en effet nouer des partenariats pour tirer le bénéfice des opportunités nouvelles en Asie et en Afrique, ce continent plein d'avenir qui sera l'un des moteurs de la croissance de demain.

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Q : L'année dernière, nos deux pays ont établi le Dialogue sino-français de haut niveau sur les échanges humains, et la 2e session de ce dialogue vient de se tenir à Beijing en Chine. Que peuvent faire nos deux pays pour promouvoir les échanges humains, notamment au niveau universitaire (échanges d'étudiants, etc.) ?

R : La France et la Chine sont deux pays qui ont une grande histoire, deux pays de culture, deux pays de science et de technologie. Et nous devons approfondir notre coopération éducative, universitaire, scientifique et culturelle. Il y a aujourd'hui près de 20 000 étudiants chinois en France. Mon gouvernement souhaite accroître ce nombre. Nous nous fixons comme objectif d'en accueillir 50 000 pour les années qui viennent. Nous souhaitons aussi inciter davantage d'étudiants français à se rendre dans votre pays et favoriser l'apprentissage du chinois en France et du français en Chine. Le dialogue sino-français que vous mentionnez doit nous permettre d'atteindre ces objectifs.

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Q : Le gouvernement français intensifie ses préparatifs en vue de la Conférence mondiale sur le climat qui se tiendra en décembre 2015 à Paris. Comment envisagez-vous le rôle de la Chine lors de cette conférence de Paris ? Comment vous voyez sur le principe des responsabilités communes mais différenciées, Que doivent faire les pays avancées pour aider les pays en voie de développement?

R : La conférence Paris Climat 2015 est un grand rendez-vous. Pour la France, bien sûr, qui a la charge d'accueillir cette conférence mondiale. Mais aussi pour chacun des 195 pays qui y participeront. Il y a une véritable urgence climatique. Nous devons impérativement réussir ce rendez-vous. La France et la Chine y travaillent ensemble, en confiance. La Chine a un rôle décisif à jouer et elle a déjà pris des décisions importantes en matière environnementale. L'accord auquel nous parviendrons reconnaîtra le principe d'une responsabilité collective pour lutter contre le dérèglement climatique, mais aussi la situation particulière de chaque pays. On ne peut bien sûr pas demander le même effort à un pays développé qu'à un pays émergent.

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Q : Les Chinois apprécient les produits français et de plus en plus de touristes chinois visitent la France. Néanmoins, le problème de la sécurité en France demeure un casse-tête pour les investisseurs et les touristes chinois, mais aussi pour les Chinois qui vivent à Paris. Quelles mesures le gouvernement français envisage-t-il de prendre pour améliorer la sécurité ?

R : Les Chinois qui vivent en France ou qui viennent en France pour visiter notre pays ont droit à la sécurité et à la tranquillité. C'est pourquoi des mesures fortes ont été prises. Aujourd'hui, la délinquance visant les ressortissants chinois est en baisse (-26% à Paris en 2014), alors que le nombre de visiteurs a progressé. Tout est donc mis en œuvre. Et ces mesures seront intensifiées si nécessaire. Nous avons l'ambition d'accueillir encore plus de touristes chinois en France, de leur faire découvrir les richesses de notre patrimoine et de notre culture.

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Q : La France est membre fondateur de la Banque asiatique d'investissement pour les infrastructures (BAII). Selon vous, quel rôle pourrait jouer cette banque pour promouvoir la gouvernance financière internationale, la coopération régionale et le multilatéralisme ouvert ?

R : La France voit dans la Banque asiatique d'investissement pour les infrastructuresun nouvel outil essentiel au développement en Asie. Elle aura vocation à travailler en partenariat avec les banques d'investissement et de développement déjà existantes. Etre membre fondateur était très important pour la France - notre pays est un acteur majeur de l'aide au développement, nous sommes présents dans toutes les autres institutions équivalentes dans le monde. Nous souhaitons donc travailler avec les autres membres fondateurs pour que la nouvelle institution rejoigne les meilleures pratiques en matière de gouvernance et de modalités de financement des projets. Fin

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Source: Agence de presse Xinhua
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