L'évitement d'Abe face à l'histoire de guerre, une honte pour le Japon, une insulte pour le monde (COMMENTAIRE)
French.china.org.cn | Mis à jour le 30-04-2015
Le Premier ministre japonais Shinzo Abe a déçu le monde encore une fois, après avoir s'être acharné mercredi au Capitol à jouer un jeu honteux d'évitement face à l'histoire.
Dans un discours très en vue prononcé avant une session conjointe du Congrès américain, M. Abe a exprimé de "profonds regrets" face aux "actions" du Japon avant et pendant la Seconde Guerre mondiale qui ont "causé de la souffrance" à d'autres pays asiatiques.
En utilisant des termes aussi édulcorés, le dirigeant japonais nationaliste a encore raté une occasion de formuler l'excuse sans équivoque que le monde mérite suite aux crimes de guerre haineux perpétrés par son pays il y a sept décennies.
Ajoutant à la frustration du monde, le communiqué, bourré de formulations mielleuses dégageant le Japon de toute responsabilité, s'est mérité les éloges du vice-président américain Joe Biden, dont le pays a grandement souffert de la tromperie et de la barbarie militaristes japonaises.
Quant à M. Abe, qui implore que le Japon devienne un "pays normal", il est temps de lui rappeler que ce n'est pas en étant évasif et en tentant de se blanchir de ce chapitre sombre de l'histoire humaine qu'il aidera son pays à se mériter le respect et la crédibilité qu'il désire et à se faire accepter par la communauté internationale.
Le déni et le révisionnisme historiques de M. Abe procurent encore une fois un sentiment de honte nationale au Japon. Alors qu'il se rendait dans un édifice de l'Université Harvard pour y livrer un discours, il a dû utiliser la porte arrière pour éviter des manifestants revendiquant des excuses.
M. Biden, pour sa part, se doit de faire preuve de délicatesse lorsqu'il aborde des dossiers aussi sensibles pour tant de nations d'Asie, région d'intérêt pour son pays. En montrant son appui au discours de M. Abe au Congrès, il n'a fait que tourner le fer dans la plaie des nations abusées, y compris les Etats-Unis.
Insistant pour renforcer le rôle et la puissance de Tokyo dans la région Asie-Pacifique dans le cadre d'une stratégie qui, selon plusieurs, cible la Chine, Washington devrait tirer des leçons de l'histoire. En gâtant et en saluant un ancien ennemi devenu allié aussi déloyal, il finira par se tirer dans le pied.
En effet, en refusant de réfléchir sérieusement à ses crimes passés contre la paix et l'humanité, la nation insulaire ne se montre pas digne de confiance. Si on l'encourage, elle a plus de chances de retourner sur son chemin auto-destructeur et de provoquer des tensions régionales, ou même des catastrophes mondiales.
Tout compte fait, personne ne mérite de futur s'il s'acharne à esquiver le passé. Cela s'applique à n'importe qui, y compris Washington et Tokyo.
Ironie du sort, lui qui a visité le Lincoln Memorial avant de livrer un discours dénué de remords au Congrès, M. Abe n'a clairement pas su reconnaître un célèbre proverbe attribué à l'ancien président des Etats-Unis.
"Vous pouvez berner tout le monde à certains moments, et certaines personnes en tout temps, mais vous ne pouvez pas berner tout le monde en tout temps".
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