Les ressortissants chinois en France victimes de violence
Selon le journal de la communauté chinoise Huarenjiebao publié en France, le 30 mars vers 23 heures, le patron du restaurant Pagode Hon Sing (鸿兴塔) et sa femme ont été attaqués par deux employés d'origine hongroise dans le département de la Seine-Saint-Denis voisin de Paris. L'une des victimes est morte et l'autre est blessée. Les deux suspects sont en garde à vue.
Le rédacteur en chef du journal Huarenjiebao, Wu Changhong, qui est arrivé rapidement sur les lieux du crime, a affirmé que face à la multiplication des cas de violence contre la communauté chinoise en France, des ressortissants chinois ont signé une pétition réclamant une rencontre avec le premier ministre français Manuel Valls pour lui demander de garantir efficacement la sécurité et les intérêts de la communauté.
Selon M. Wu, suite aux appels à la vigilance lancés constamment par l'ambassade de Chine en France, les ressortissants chinois font très attention à ne pas montrer leur argent et à ne pas porter de produits de marque.
Le patron d'un restaurant chinois et sa femme attaqués brutalement par deux employés hongrois
Originaires de Qingtian, dans le Zhejiang, les deux victimes se sont installées en France dans les années 1980. Cela fait plus de dix ans que Lin Huaping et sa femme Zheng Feiling, âgés respectivement de 60 et 54 ans, tenaient le restaurant en libre-service Pagode Hon Sing.
Cette année, le couple a acheté avec ses économies de nombreuses années, un nouveau restaurant dans l'Eure, où les deux employés hongrois recommandés par des amis devaient commencer à travailler. Le 30 mars, le couple a amené les deux hommes au nouveau restaurant pour les aider à s'installer. Le soir même, vers 21 heures trente, au retour des quatre personnes à l'ancien restaurant, Mme Zheng s'est mise à préparer à manger au rez-de-chaussée en compagnie des deux employés, tandis que son mari regardait la télévision au premier étage.
Au bout d'une heure environ, le mari est descendu au rez-de-chaussée pour voir où sa femme en était. Contre toute attente, les deux employés hongrois l'ont arrêté à l'entrée de la cuisine, lui demandant d'aller réparer la fuite d'eau dans les toilettes, où ils l'ont roué de coups de barre de fer jusqu'à ce qu'il perde connaissance.
Lorsqu'il est revenu à lui, M. Lin, couvert de sang, s'est efforcé de se relever et a couru à l'extérieur du restaurant. Le voyant dans cet état, les passants ont immédiatement appelé la police. Les ambulanciers ont retrouvé Mme Zheng dans la chambre froide, mais il était déjà trop tard.
Les restaurants peinent à trouver du personnel dans le climat de morosité économique en France
Selon les médias, les deux criminels qui tentaient d'incendier le restaurant pour éliminer les traces de leurs actes ont été arrêtés par la police. La police judiciaire de Seine-Saint-Denis enquête sur le meurtre et la tentative de meurtre. Ce matin, un diplomate de l'ambassade de Chine en France, interviewé par le journal Fazhi Wanbao, a fait savoir que l'ambassade a désigné quelqu'un pour le suivi de l'affaire.
« Mon frère Lin Huaping a été obligé d'embaucher ces employés hongrois, a confié son frère cadet à un journaliste du Huarenjiebao, car les affaires sont difficiles, notamment dans le contexte de la morosité économique en France. Dans le Grand Paris où nombre de Chinois ne veulent pas travailler dans la restauration, un secteur où les rémunérations sont faibles, il est très difficile de trouver des employés. »
Le frère de Lin Huaping a déclaré qu'il comprenait l'existence de problèmes de sécurité, car un grand nombre de travailleurs étrangers peu qualifiés et parfois peu recommandables sont entrés en France après la signature de l'accord de Schengen. Le gouvernement n'est pas en mesure de gérer ces « travailleurs légaux » d'origine étrangère.
La communauté chinoise souhaite rencontrer le premier ministre français
Wu Changhong, le premier journaliste à arriver sur les lieux du drame, a indiqué à notre journaliste que la vie de Lin Huaping est hors de danger. Il a rencontré, à l'extérieur de sa chambre d'hôpital, les parents de Zheng Feiling qui lui ont demandé de ne pas révéler la mort de leur fille.
Wu Changhong a rappelé que dans un pays comme la France où la peine capitale n'existe pas, l'emprisonnement à perpétuité est la peine la plus sévère et elle est d'ailleurs extrêmement rare. Seuls les auteurs impliqués dans des affaires comme l'attaque contre Charlie Hebdo risqueraient d'être condamnés à une peine à vie. Les jeunes suspects, comme les auteurs du meurtre perpétré au restaurant chinois, viennent souvent de familles très pauvres, et ont, au contraire, tout ce qu'il faut pour bien manger dans les cellules qui sont en plus bien chauffées ! Leurs conditions de vie en prison ne sont guère moins bonnes que chez eux. Par conséquent, le Code pénal français n'est que peu dissuasif pour eux.
Selon M. Wu, suite à la multiplication des affaires de violence perpétrées contre les ressortissants chinois ces dernières années, la communauté chinoise prépare une pétition réclamant une rencontre avec le premier ministre français et demandant aux Chinois de descendre dans la rue. Le lendemain du meurtre, une pétition circulait parmi les membres du plus grand groupe Wechat en France. La pétition réclamait la solidarité de toute la communauté chinoise en France, demandait au gouvernement français et à la police française de prendre des mesures fermes et efficaces, ainsi qu'un calendrier précis pour résoudre les problèmes de sécurité, au lieu de ne songer aux bulletins de vote des Chinois qu'au moment des élections.
M. Wu raconte de certains de ses amis se sont moqués de lui parce qu'il avait l'habitude de regarder de tous les côtés chaque fois qu'il sortait de l'hôtel à son retour en Chine à l'occasion de la Fête nationale l'année dernière. Il a dû leur expliquer que c'était une habitude prise après tant d'années de vie en France et difficile à corriger. L'ambassade de Chine émet souvent des appels à la vigilance destinés à la communauté chinoise. Tous les Chinois résidant dans le pays savent qu'il ne faut pas étaler sa richesse ou porter des grandes marques.
« Par conséquent, je suis toujours habillé comme un ouvrier rural lorsque je suis en France », confie M. Wu.
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