Une période riche pour la diplomatie à Strasbourg, selon l'adjointe au maire (INTERVIEW)

Par : Laura |  Mots clés : Strasbourg, Interview
French.china.org.cn | Mis à jour le 04-04-2015

"Nous vivons aujourd'hui un moment riche en ce qui concerne l'activité diplomatique", a déclaré Nawel Rafik-Elmrini, adjointe au maire de Strasbourg chargée des affaires européennes et internationales, lors d'un entretien avec Xinhua.

En fait, avec la construction de nouveaux bâtiments consulaires de la Chine et de la Turquie, ainsi que l'inauguration d'un nouveau consulat indien en janvier 2015 et celle d'un consulat honoraire pour la Mongolie fixée au 23 avril, Strasbourg fait l'objet d'un accroissement de l'activité diplomatique, développant davantage son rôle de plate-forme pour les relations internationales.

Le nouveau consulat de la Chine sera construit sur un terrain d'environ 88 ares, une fois les travaux finis, il est prévu qu'il devienne le plus grand bâtiment consulaire de Strasbourg.

"Grâce à la présence de ces représentations diplomatiques, nous bénéficions d'échanges politiques, économiques et culturels", a expliqué Rafik-Elmrini.

Capitale de la région française de l'Alsace et occupant une place stratégique dans la vallée du Rhin, Strasbourg est un site important pour la diplomatie européenne depuis qu'elle a été désignée en 1949 comme le siège du Conseil de l'Europe (CE). La ville est également devenue le symbole durable de la réconciliation franco-allemande, après la Seconde Guerre mondiale.

Strasbourg a ensuite accueilli plusieurs autres institutions internationales, comme la Cour européenne des Droits de l'Homme (CEDH) et le Parlement européen (PE). D'après ses habitants et ses partenaires commerciaux, la ville est citée comme la "Capitale de l'Europe", tandis que partout dans la ville, les touristes peuvent observer le célèbre slogan "Strasbourg the Europtimist".

Selon une source officielle de la ville, Strasbourg abrite 47 consulats généraux et une ambassade (celle du Mexique). Ces chiffres n'incluent pas les 54 représentations permanentes auprès du CE, parmi lesquelles 47 proviennent d'Etats membres et 7 d'Etats observateurs, qui interagissent régulièrement avec les officiels de la ville et de la région.

Les officiels de Strasbourg ont cependant dû, à certains moments, se battre pour maintenir le statut de la ville. En mai 2012, l'Allemagne a déclaré son intention de fermer son consulat à Strasbourg en 2014, mais les représentants de la ville et de la Communauté Urbaine de Strasbourg (CUS) ont fait annuler la décision après une campagne diplomatique d'envergure.

La Belgique a également annoncé en décembre 2014 son projet de fermer 18 consulats et ambassades à travers l'Europe, dont son consulat général actuellement basé à Strasbourg. Si la décision est maintenue, elle sera effective plus tard dans l'année 2015.

Rafik-Elmrini a cependant bien laissé comprendre que tous les efforts possibles seraient entrepris pour éviter la fermeture du consulat belge.

"Nous avons vécu cette expérience il y a deux ans avec l'Allemagne et nous allons militer jusqu'au dernier moment pour garder le consulat de la Belgique", a dit l'adjointe au maire.

Le statut de Strasbourg comme siège du PE a également été remis en cause. Des écologistes et des personnes soucieuses des questions de budget ont dénoncé les coûts engendrés par le système actuel, selon lequel le PE est soumis à l'obligation légale de tenir douze sessions chaque année à Strasbourg, soit une par mois, alors que son secrétariat se réunit à Luxembourg et que d'autres affaires sont conduites à Bruxelles.

"Dans une Europe en crise économique, il est plus urgent que jamais de se réinvestir dans les valeurs de partage que Strasbourg représente", a-t-elle poursuivi.

"Avec la menace de la radicalisation et les difficultés économiques persistantes à travers l'Europe, c'est maintenant que nous nous rappelons qu'ici à Strasbourg nous disposons d'outils afin de répondre à ces problèmes, à travers le CE, la CEDH et d' autres institutions", a-t-elle déclaré.

Il est vrai qu'en 1949, c'était à Strasbourg que Winston Churchill, Robert Schuman et les autres fondateurs du CE ont cherché à établir les bases d'une "Europe unie" et les valeurs communes qui pourraient la garantir. Ils y sont parvenus de plusieurs façons et l'apaisement des dernières tensions franco-allemandes n'est pas la plus moindre de leurs réussites.

Aujourd'hui dans le monde, seules les villes de New York et Genève partagent avec Strasbourg le statut de ville qui accueille de multiples institutions internationales sans pourtant être la capitale du pays. Fin

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Source: Agence de presse Xinhua
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