Le gouvernement sri lankais s'inquiète d'une possible reformation des Tigres tamouls

Le gouvernement sri lankais a prévenu lundi que le groupe rebelle des Tigres tamouls pourrait se reformer et représenter une menace pour le Sri Lanka.

Le vice-ministre des Affaires étrangères Ajith Perera a indiqué à la presse dans la capitale Colombo que même si les Tigres de libération de l'Eelam tamoul (LTTE) avaient été défaits sur le terrain, il existait un "réel danger" de reformation du groupe.

Les LTTE ont été vaincus par l'armée sri lankaise en mai 2009, ce qui a mis fin à 30 ans de guerre civile. Le conflit a coûté la vie à des milliers de personnes et a considérablement affaibli le nord et l'est du pays. Le leader des LTTE, V. Prabhakaran, et d'autres chefs du groupe rebelle avaient été tués au cours des derniers jours de bataille dans le nord de l'île.

"Même s'ils ont été vaincus sur le terrain, il y a un réel danger qu'ils essaient de se reformer", a déclaré le vice-ministre.

"Leurs organisations paravents ont des activités à l'étranger, elles gèrent des stations essence, des supermarchés, et elles ont des sociétés de transport maritime", a-t-il souligné.

M. Perera a ajouté que l'Union européenne (UE) avait remis les LTTE sur sa liste d'organisations terroristes la semaine dernière à la suite de la demande formulée l'année dernière par le Premier ministre sri lankais Ranil Wickremesinghe après que le Tribunal de l'UE avait ordonné le retrait des LTTE de la liste noire.

"L'Union européenne a pris cette décision à la suite de la requête adressée par notre Premier ministre en novembre", a indiqué M. Perera.

En novembre dernier, M. Wickremesinghe avait écrit à la chef de la diplomatie de l'UE Federica Mogherini pour appeler l'UE à faire appel de la décision du Tribunal de l'UE concernant les Tigres tamouls.

Le jugement du Tribunal de l'UE rendu l'année dernière avait annulé les mesures prises par le Conseil de l'UE contre les Tigres tamouls, à savoir leur désignation comme organisation terroriste et le gel de leurs avoirs. Toutefois, le Conseil avait ensuite décidé de faire appel de ce jugement.